Cameroun – Chronique Edking: crimes rituels :: Cameroon

C’est en son nom qu’on mutile la dignité de « toute une personne humaine, de corps et d’âme comme de chair et d’os». Pour lui, «c’est tout un être social qu’on décide de couper de toute société. Cette manière d’exécution et de mort sociales ne devrait sans doute pas se prononcer sans circonspection ni méditation, quels que puissent être la conjoncture sociopolitique et ses cortèges… de manœuvres pernicieuses », écrit Charly Mbock…

Il est vivant. Il est parmi nous. Même s’il y a plus de deux mille ans selon la doctrine chrétienne, qu’il a été vaincu. Mais jamais il n’a été aussi omniprésent qu’actuellement. Il est vivant et prospère. Il donne un bonheur éphémère à ceux qui lui vouent un culte sans partage et fait chuter ses adeptes dès qu’ils croient avoir atteint le capitole. Il procure la fortune, le pouvoir, la gloire. Il est dans le cœur des enfants, de 7 à 77 ans. Il surprend au coin de la rue, se glisse sous les jupes d’un couple, sépare ceux qui sont unis pour le meilleur et le pire. Il s’habille de sainteté, pour séduire le maximum de gens. Il est chez vous ; dans la chambre à coucher ; il est au bureau, il est dans le taxi, à l’église, dans les assemblées et les congrégations. Il s’appelle parfois amour, amitié, fraternité. A l’heure où les chansons se changent en prière, il est adoré aux instants bénis. C’est lui qui conduit le prélat dans les alcôves du marabout. Pour mieux les perdre, Il tend sa main à tous ceux qui, gagnés par la misère morale, ont perdu leur chemin et doutent du lendemain. S’il est insatiable, par contre il comble les insatiables avant de les laisser choir dans les pires tourmentes. Il procure un sentiment de puissance lorsqu’on a gravi les marches de son église et prépare la chute de ceux qu’il élève au haut de l’échelle sociale.

C’est en son nom qu’on mutile la dignité de « toute une personne humaine, de corps et d’âme comme de chair et d’os». Pour lui, «c’est tout un être social qu’on décide de couper de toute société. Cette manière d’exécution et de mort sociales ne devrait sans doute pas se prononcer sans circonspection ni méditation, quels que puissent être la conjoncture sociopolitique et ses cortèges… de manœuvres pernicieuses », écrit Charly Mbock. C’est à cause de lui que l’on à tendance à oublier que « Dieu est vénéré comme Juge suprême parce que Dieu ne raccommode pas : il crée, il innove, il invente de nouveaux possibles. Et ce qu’il crée c’est la vie, pour la vie, au nom de la vie ». C’est pour lui que « l’Enfer, loin d’être une création divine, (n’est) en fait qu’une invention cléricale, à des fins d’endoctrinement religieux et d’éducation par la peur. La raison de vie qui justifie Dieu veut que Dieu n’ait pas pu créer l’enfer. Car même lorsque la colère le pousse à détruire Sodome et Gomorrhe, Dieu veille à ce que la vie soit préservée. Et c’est Lot que ce Dieu de Justice, Juge Suprême, invite à quitter la ville qu’il a décidé d’incendier. Et c’est Noé que ce même Dieu de Justice, Juge Suprême, invite à construire l’Arche pour préserver la vie sur une terre dévergondée qu’il a pourtant décidé de noyer sous le déluge. Créer la vie ou préserver la vie créée, tel est le propre de toute juridiction suprême ».

C’est contre lui que, outré, le cardinal Tumi interpella les fidèles un jour : « comment pouvez-vous parler du diable et le vénérer comme si Dieu n’existe pas ?» « L’homme de Dieu’ savait de quoi il parlait. Le cardinal sait qu’ils sont nombreux au sein de l’église universelle, quelle que soit l

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