Cameroun: Des milliards pour abattre Laurent Esso

Laurent Biya

Sous le prétexte de présenter les dauphins supposés à la tête de l’Etat, beaucoup d’argent à été débloqué pour cibler l’actuel ministre d’Etat en charge de la justice.
Voici le dernier épisode.
Le fameux cabinet noir, que votre journal révélait dans son édition de lundi dans le cadre de la série sur les «dauphins présidentiels», a encore sévi. Hier à 11h57 (10h57 heure de Yaoundé) son relais, le magazine Jeune Afrique mettait en ligne un nouveau «scoop». Sous le titre : «Cameroun : l’heure de l’inamovible Laurent Esso ?» le site revenait sur le portrait contrasté et équivoque, publié quelques jours plus tôt, du ministre d’État en charge de la Justice, garde des Sceaux.
Sous la plume des commanditaires basés à Yaoundé, Laurent Esso est ainsi dépeint comme le «protégé» et «potentiel héritier» du président Biya. Ici et là, on a juste retouché quelques détails pour rafraîchir le maquillage, le membre du gouvernement étant désormais habillé en «grand accusateur de l’opération Épervier», celui-là qui mène tambour battant, depuis fin mars, la nouvelle campagne d’arrestations de présumés criminels économiques du pays. Maniant à merveille le cynique et le subtil, l’insinuation et l’emphase, les commanditaires attribuent à Laurent Esso les attributs du souffre-douleur flegmatique, que ses détracteurs accusent «d’essayer d’éliminer ou d’affaiblir ses rivaux potentiels ou avérés dans la course à la succession de Paul Biya». S’étant laissé pousser une moustache poivre et sel, «une coquetterie sans doute destinée à mieux faire ressortir une autorité et un courage dissimulés derrière des traits rondouillards», le Minjustice, à qui on prête par ailleurs «[d]es fidèles» dans les affaires, le monde judiciaire ou encore les médias, «est fait du même bois que son mentor, le président Paul Biya».
Laurent Esso, selon toute vraisemblance, est devenu le nouveau fonds de commerce du cabinet noir agissant sous le couvert de Jeune Afrique. À en croire des sources introduites, l’affaire est appelée à prendre de l’ampleur au fil de la série. Et pour qui connaît les pratiques clientélistes du magazine panafricain basé à Paris, l’histoire n’est pas dénuée d’intérêts sonnants et trébuchants. Une source généralement bien informée évoque ainsi «une facture estimée entre 2 et 2,5 milliard de francs, voire plus en cas de succès de l’opération de lynchage de Laurent Esso».
À en croire la même source, ces derniers mois, à défaut de dénicher des faits potentiellement «accablants» en vue d’asseoir la présumée réputation de dauphin de Paul Biya, les commanditaires de la série ont fait le tour des différents postes occupés ces dernières décennies par Laurent Esso, de la chancellerie de l’université de Yaoundé à la Justice en passant par le cabinet civil, le secrétariat général de la présidence de la République, la Santé publique, la Défense ou encore les Relations extérieures. Il était alors question, apprend-on, d’enquêter discrètement dans les marchés publics et autres affaires financières pourries.

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