Cameroun – Au tribunal: Enoh Meyomesse libéré

L’écrivain a été reconnu coupable de recel aggravé par la Cour d’appel du Centre. Il a écopé d’un emprisonnement ferme de 40 mois, une peine déjà purgée.[pagebreak]Dieudonné Enoh Meyomesse doit recouvrer la liberté dans les prochaines heures, après plus de trois années derrière les barreaux de la prison centrale de Kondengui.
L’écrivain et homme politique a été condamné hier à 40 mois d’emprisonnement ferme par la Cour d’appel du Centre. C’était au cours d’une audience en appel. Il a été reconnu coupable de recel aggravé, raison pour laquelle Gilbert Schlick, le juge a décidé de le condamner à cette peine. La sentence n’a pas été prise au hasard dans la mesure où elle est égale au nombre de mois que le détenu a passés à la prison centrale de Kondengui depuis son arrestation en 2011. Ayant déjà purgé sa peine, l’écrivain, agé de 60 ans, devra être libéré dans les toutes prochaines heures. Me Beling, l’un de ses avocats rencontré hier a expliqué que le verdict de la Cour d’appel du Centre tombe au moment où leur client a déjà passé 40 mois et 15 jours d’emprisonnement.
En attendant la signature de son bulletin de levée d’écrou, Dieudonné Enoh Meyomesse est rentré à la prison centrale de Kondengui après l’audience d’hier.
En décembre 2012, l’écrivain avait été condamné à sept ans d’emprisonnement ferme par le tribunal militaire de Yaoundé pour vol aggravé et vente illégale d’or. Une décision contestée par ses conseils qui, quelques jours après décident de faire appel. Chaque fois que la Cour d’appel arrêtait une date pour réexaminer ce dossier, l’accusé n’avait pas eu la possibilité de se défendre. Il en sera ainsi jusqu’au 30 mars 2015, date à laquelle les débats ont débuté. Le procès était au 24 ème renvoi successif. A l’audience du 30 mars dernier, les avocats d’Enoh Meyomesse, lors des plaidoiries, ont démontré que les accusations pour lesquelles leur client a été condamné ne sont pas basées sur un fondement juridique. Le procureur de la République avait, à son tour, pris la parole pour demander une nouvelle requalification des faits. Le même jour, la Cour d’Appel a abandonné les motifs de vol aggravé et la vente illégale d’or. L’accusé avait été inculpé d’un autre motif à savoir recel aggravé. C’est sur cette accusation toujours contestée par les avocats d’Enoh Meyomesse que le tribunal s’est prononcé hier.
Les avocats d’Enoh Meyomesse n’entendent pas baisser les bras malgré le fait que leur client va recouvrer la liberté. Me Beling a promis de se pourvoir en cassation devant la Cour suprême. L’avocat pense qu’au lieu de condamner leur client à 40 mois, la Cour d’appel devait simplement l’acquitter. L’avocat a confiance que la Cour suprême va acquitter leur client.
Enoh Meyomesse a été interpellé depuis novembre 2011, à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen. L’écrivain revenait de Singapour lorsqu’il avait été cueilli par les gendarmes et transféré au secrétariat d’Etat à la Défense. Quelques jours après, il sera conduit à la légion de gendarmerie de Bertoua, où il passera plusieurs jours en garde à vue. L’écrivain avait été ensuite placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui, jusqu’en 2012, année à laquelle il a été condamné par le tribunal militaire à sept ans d’emprisonnement ferme. Enoh Meyomesse dit être victime d’un règlement de compte de la part de ses frères du Sud, au sujet de ses prises de position contre le régime actuel.

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