Le gouvernement ramène le choléra au Cameroun

Malade du Cholera

J’apprends que plusieurs personnes sont déjà mortes à cause de cette maladie de « la saleté ». Qu’est-ce qui n’a réellement pas marché pour qu’on en a arrive là? Voici ma petite réflexion de blogueuse.
A vrai dire, le come-back du choléra au Cameroun devait être applaudit. Le gouvernement devait saluer cette arrivée triomphale. Oui, il a tout fait pour que ce soit possible, pour que les pauvres meurent de la façon la plus ignoble et la plus humiliante qui soit. Pourquoi je le pense ? Mais parce que même dans les pays où la pauvreté a fait son nid, cette maladie a foutu le camp depuis des lustres. Ce qui n’est pas le cas au pays de Paul Biya, qui accueille dans quelques mois seulement la Coupe d’Afrique des Nations de football masculin.
Des mesures de prudence sont de plus en plus communiquées, y compris celles de prévention et de sensibilisation. Un peu comme ça se faisait lorsque j’étais encore à la crèche. « Comment éviter le choléra ? », « Que faire en cas de maladie ? » etc. sont autant de questions que nous nous posons tous les jours pour ne pas attraper cette tueuse.
Aujourd’hui, on joue les surpris, pourtant la maladie est à la porte depuis bientôt un an. Comme d’habitude, rien n’a été fait pour empêcher son entrée. D’ailleurs, je me demande comment elle a pu mettre autant de mois avant de se révéler? Je suis sûre qu’elle ne voulait même pas contaminer les camerounais, mais le laxisme des autorités l’a dissuadé. Sinon, comment comprendre que depuis que les populations se plaignent de l’insalubrité dans les villes, rien n’a été fait ? Pourtant, on a vu à la télévision la réception de nouveaux camions de ramassages d’ordures ménagères ; nous avons entendu dire que des bacs à ordures étaient en pleine confection… bref des informations pour nous rassurer du rétablissement à la normale, Mais rien de concret sur le terrain. Juste des paroles et des promesses concoctées par des gros menteurs.
Pour décrier cela, les camerounais, ingénieux comme ils savent l’être, ont crée le « Hysacam Challenge » en se filmant en train de manger près d’un dépôt d’ordures. Et cette fois-ci encore, personne ne s’est senti interpelé. La société en charge du ramassage des ordures ménagères qui autrefois passait deux fois en une journée, nous a habitués à son unique passage hebdomadaire. Vous imaginez ce que cela pouvait engendrer. Malgré cela, les autorités n’ont pas réglé les salaires des employés de cette société.

Le réveil tardif
Malheureusement, il a fallu que le choléra frappe à la porte du Cameroun pour que nos dirigeants se réveillent. Comme toujours, il a fallu que le pire se produise pour que la chose soit prise au sérieux. Mince ! Qui n’a pas encore partagé son repas avec les mouches dans ce Douala? Laissez-moi vous dire que je l’ai fait dans des hôtels de grande renommée ici. Que pouvaient alors nos amis des « tournedos » si même le haut standing souffrait du même mal? Je vous assure que la situation est encore pire au marché central. Les ordures ont envahi toute la ruelle qui va du lieudit « marché Buéa » au marché des œufs. Mais les odeurs qui s’y dégagent ne font pas reculer les commerçants qui ont choisi cet espace pour mener leurs activités. Pourtant, des tickets leurs sont remis chaque jours. Une façon pour eux de payer les taxes pour l’espace occupé. C’est donc soit aux abords, soit sur ces ordures que ces derniers exposent leurs marchandises.

La saleté tue aussi les noirs
Je n’arrive toujours pas à comprendre comment ces commerçantes arrivent à respirer. Surtout qu’à chaque fois que je dois emprunter ce chemin pour faire des courses, je me bouche les narines. Un exercice qui ne sert pas à grand-chose, car la lignée d’ordures est tellement grande. En plus, même après avoir dépassé le dépôt d’ordures, cette odeur nauséabonde revient sous un coup de vent te rappeler que tes efforts étaient vains. Même si je n’arrive pas à comprendre comment nos mamans trouvent le courage, mais surtout l’appétit afin de manger à l’aise à cet endroit, au point de faire l’exercice tous les jours. Je vous assure qu’à regarder leur attitude, même le plus insensé remarquerait l’indifférence de ces commerçants face à cette situation. Un phénomène qui donne son sens à l’adage qui dit que « la saleté ne tue pas l’homme noir ». Oui, j’étais persuadé de la véridicité de cette formule avant l’annonce des morts de choléra dans le pays.

Par Ebongue Michele
http://michele-ebongue.over-blog.com/2018/07/le-gouvernement-ramene-le-cholera-au-cameroun.html

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