L’information a frappé comme un coup de tonnerre ce 16 avril 2025. Le ressortissant camerounais Armand Asse, promoteur de la Fédération Ekang (FEDEK) et célèbre feyman, vient d’être condamné à la peine capitale par un tribunal vietnamien pour des faits de blanchiment de capitaux, escroquerie internationale et trafic de substances illicites.
Son compatriote et complice Onguené écope quant à lui de 40 ans de réclusion dans une prison de haute sécurité. Cette affaire sans précédent pour un citoyen camerounais à l’étranger soulève de nombreuses questions sur les activités internationales de certains compatriotes et l’absence de réaction des autorités diplomatiques. Comment la situation a-t-elle pu dégénérer à ce point?
La stratégie de plaidoyer qui s’est retournée contre le « feyman » de la FEDEK
Selon les informations recueillies par 237online.com, la défense d’Armand Asse avait initialement opté pour une stratégie de plaider-coupable, espérant bénéficier d’une peine réduite à 20 ans de prison, dont 10 ans au Vietnam avant un éventuel transfert vers le Cameroun. «Leur avocat avait promis au bureau du procureur leur totale coopération contre une révision de leur condamnation», confie une source proche du dossier.
Cette stratégie a volé en éclats lorsque les autorités vietnamiennes ont découvert l’ampleur des activités criminelles du réseau. L’intervention des autorités américaines a particulièrement aggravé la situation. Washington, par le biais de son ambassade au Vietnam, a exercé une pression considérable pour que des sanctions exemplaires soient prononcées, Armand Asse étant notamment impliqué dans la contrefaçon de dollars américains, considérée comme une atteinte au patrimoine national des États-Unis.
Le silence diplomatique franco-camerounais qui a scellé le sort du condamné
Face à cette situation dramatique, le mutisme des autorités camerounaises et françaises – Armand Asse possédant la double nationalité – a pesé lourd dans la balance judiciaire. 237online.com a tenté sans succès d’obtenir une réaction officielle de l’ambassade du Cameroun au Vietnam.
La situation s’est encore compliquée lorsque le complice Onguené a décidé de collaborer pleinement avec la justice vietnamienne, impliquant Armand Asse comme principal instigateur et révélant des connexions avec «des personnels d’ambassades du Cameroun à l’étranger», selon les documents judiciaires consultés.
Lors de l’énoncé du verdict, Armand Asse «s’est effondré en sanglots», rapporte un témoin présent à l’audience. Son avocat a immédiatement fait appel, tentant de négocier une commutation de peine en prison à perpétuité avec une possibilité de libération conditionnelle après 50 ans de détention.
Cette affaire soulève de nombreuses questions sur les réseaux d’escroquerie internationale impliquant des Camerounais et interroge sur l’efficacité des systèmes de protection consulaire. Le cas d’Armand Asse pourrait-il devenir un avertissement pour d’autres ressortissants tentés par des activités illicites à l’international?
