Afrique : qu' est-ce qui fait courir la Russie ?

Le président russe, Dmitri Medvedev, a lancé la semaine derniére une opération de charme sur le continent. Plusieurs contrats gaziers ont été signés. Incontestablement, léun des événements marquants du mois dernier en matiére diplomatique sur le continent aura été la visite du président russe Dmitri Medvedev dans quatre pays déAfrique. Céest véritablement une grande

premiére depuis la disparition de léancienne Union soviétique dans les années 90. Avant lui, Vladimir Poutine fut le seul maétre du Kremlin é se rendre en Afrique sub-saharienne en 2006, lors déun voyage au Maroc et en Afrique du Sud. On se souvient que pendant la période de la guerre froide, léinfluence de la Russie sur le continent était trés grande, notamment du fait du soutien de Moscou aux guerres de libération et aux pays idéologiquement proches. Céétait pour faire le contre-poids é léhégémonie occidentale et notamment américaine. Déautant que durant la guerre froide, le continent africain a été léun des terrains oé Américains et Soviétiques se sont livrés é une impitoyable lutte déinfluence, notamment en Angola, et partout oé les conflits entre forces pro-occidentales et communistes furent nombreux.Aujourdéhui, la lutte est avant tout économique. Elle se concentre sur les réserves naturelles du continent (pétrole, gaz, diamant, minerai et uranium), qui restent encore largement sous-exploitées. Ce néest donc pas par hasard que le président russe Dmitri Medvedev a choisi de se rendre en Egypte (premier partenaire commercial de la Russie en Afrique), au Nigeria (premier producteur africain de pétrole), en Namibie (qui a un sous-sol riche en uranium) et en Angola, (allié idéologique traditionnel et pays riche en minerai). Depuis le retour é la paix en Angola, les analystes estiment que le boom économique du pays a principalement profité é la Chine et aux pays occidentaux. Les échanges commerciaux entre Luanda et Moscou séélévent seulement é 77 millions de dollars, soit 300 fois au-dessous de la moyenne é ceux entre la Chine et léAngola, selon des chiffres publiés par léAcadémie russe des sciences. Il est donc tout é fait clair que la récente tournée africaine du président Medvedev marque le grand retour de la Russie sur le continent é léheure oé la concurrence est multiple et se fait de plus en plus rude avec notamment léoffensive chinoise qui va grandissante.Dans ce dossier, Cameroon Tribune déanalyse les motivations profondes de cette nouvelle offensive diplomatique russe.
Waffo Mongo, Cameroon Tribune

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