Comment le ministre des sports et de l??éducation physique et son prédécesseur ont été embarrassés à la dédicace du livre sur le créateur des Lions indomptables.Michel Zoah, l??ancien ministre des Sports et de l??éducation physique (Minsep) ne pouvait échapper aux regards pour le moins intriguant du public ce 24 février au Hilton hôtel de Yaoundé. Lui qui a écrit la postface de l??ouvrage Félix Tonye Mbog, l??homme qui créa les Lions indomptables, écrit par Oum Edouard et dont la dédicace avait lieu ce jour. C??est que,
depuis son éviction du gouvernement le 9 décembre 2011, le natif de Mbankomo n??était plus que rarement apparu en public, comme début février dans sa ville près de Yaoundé, où le ministre de l??eau inaugurait une adduction d??eau. L??élite n??avait pas voix au chapitre et pouvait aisément se fondre dans l??anonymat.Mais vendredi dernier, Michel Zoah se devait de sortir de cet anonymat. Les circonstances l??obligeant. «Il a signé la postface certainement parce qu??on a écrit au moment où il était ministre des sports, sinon, je ne vois vraiment pas d??éléments consistant qui justifient son choix car avant d??être ministre des sports, il n??a jamais flirté avec le monde du sport», a tenté d??expliquer dans un ton moqueur, un journaliste dans la salle. Et l??auteur de l??ouvrage, dans un sang froid, en vantant son personnage, ne pouvait éviter d??embarrasser l??avant dernier successeur du héros de son livre. «Félix Tonye Mbog détient le record de longévité au ministère des sport (1972-1979, soit sept ans, Ndlr). Il est le seul à y a avoir passé sept ans. 80% des ministres en charge du sport sortent du gouvernement ; seulement 20% changent de poste, et leur séjour est toujours des plus brefs».
Adoum Garoua inquiet
Une vérité qui pouvait irriter un certain Michel Zoah qui vient de subir cette loi difficile à comprendre ; ou Adoum Garoua nouvellement en poste. Ce dernier qui prenait part à la cérémonie, semblait gêné, et est resté de marbre. «Mais ce n??est pas pour inquiéter l??actuel ministre», a tenté de rectifier le tir, l??orateur. Pas de quoi égailler réellement un être qui semblait coincé dans les nuages. Pendant que son prédécesseur s??efforçait d??applaudir remarquablement, en souriant. Avant d??être invité à prendre la parole. Exercice encore plus difficile. Et le signataire de la postface de l??ouvrage, n??avait pas d??autre choix que d??entériner cette vérité qui n??est pas très bonne à entendre par ceux qui, comme lui, ont souffert le martyre de cette «ejectabilité récurrente», comme Michel Zoah a lui-même qualifié : «il a fait 84 mois, et moi j??en ai fait 30», a comptabilisé celui qui, après une qualification des plus époustouflantes des Lions indomptables pour le mondial 2010, ne connut plus jamais que le cauchemar à la tête du département des sports jusqu??à son éjection le 9 décembre 2011. Avec au passage l??élimination précoce du pays des indomptables avant même la fin du premier tour de cette compétition, la première organisée en terre africaine. Lui qui ajoute humblement que «si tous les cours d??eau qui se jettent dans la mer sont des fleuves, ils ne se valent pas».
