Cameroun – Septentrion : L’autre chantier qui attend Biya à Maroua

Producteurs de coton

Le chef de l’Etat a promis il y a sept ans 3000 forages. Cette promesse est remise au goût du jour à l’occasion de sa visite annoncée dans l’Extrême-Nord.
De plus en plus se précise l’information d’un meeting du candidat du Rdpc, Paul Biya, à Maroua. La ville de Maroua l’attend depuis un moment. Il devrait y être le 29 septembre, soit samedi prochain. Mais Maroua, comme d’autres villes du Septentrion attendent aussi les retombées d’une visite antérieure du président candidat. Le 4 octobre 2011 à Maroua, lors du lancement de sa campagne pour l’élection présidentielle de cette année-là, Paul Biya avait dit : «Un programme spécial de réhabilitation et de construction de forages d’eau potable en zone rurale est prévu, afin d’améliorer l’accès des populations à l’eau potable et ainsi mieux combattre les épidémies de choléra et autres maladies hydriques ».
A la suite de cette annonce, un programme de construction de 3000 forages équipés de pompes à motricité humaine, dans les trois régions septentrionales du Cameroun a été mis sur pied. Celui-ci est logé au ministère en charge de l’Eau et de l’Energie. Il a pourtant fallu attendre encore cinq ans pour en entendre à nouveau parler. Lors du Forum «Investir au Cameroun, terre d’attractivités», organisé à Yaoundé en 2016, le gouvernement camerounais a signé un Mémorandum d’entente relatif à ce projet, avec un consortium d’entreprises formé par la société française Vergnet Hydro, deux sociétés chinoises et une PME locale, apprend-on de sources proches du dossier. Entre 2016 et 2017, dans le cadre de ce projet déclaré mature par les experts du ministère de l’Economie, et donc prêt à être transmis au Comité national de la dette publique (Cndp) pour la recherche des financements, le gouvernement recevra une offre de financement de BPI France et de la Standard Chartered Bank.
Depuis lors, plus rien ne sera entrepris sur ce dossier, jusqu’au mois de juillet 2018. En effet, selon des sources proches du dossier, un atelier s’est tenu le 4 juillet 2018 dans la capitale, à l’effet de procéder à une relecture de l’ensemble de la documentation du projet. Relecture qui a abouti à la constatation des «imperfections sur la forme et le fond». Le portail de diaspora camerounaise de Belgique. Il s’agit principalement, a-t-on pu apprendre, de l’absence d’informations sur l’étude d’impact environnemental et social relative à ce projet, du coût unitaire très élevé retenu dans la structuration du projet (13 millions le forage contre 8 millions FCFA pour les projets similaires exécutés dans le cadre du BIP), ou encore de l’inadéquation entre le type de projet et l’offre de financement proposées par les bailleurs de fonds intéressés. L’ouverture sur le Cameroun. Au sortir de cet atelier, apprend-on de sources autorisées, le ministre de l’Economie, Alamine Ousmane Mey, a simultanément saisi la Caisse autonome d’amortissement (CAA) et le ministère de l’Eau et de l’Energie, afin d’obtenir la révision des documents du projet, ainsi qu’une éventuelle adaptation du mode de financement proposé par les bailleurs de fonds, le tout à l’effet de conduire finalement à la contractualisation de ce projet en cours d’implémentation depuis 7 ans. Selon nos sources, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Essomba Eloundou, s’est d’ores et déjà montré disposé à prioriser ce projet dans le cadre des activités de son département ministériel comptant pour l’année 2019.
En attendant, lors de son allocution prévue à Maroua dans les prochains jours, à l’occasion de la campagne électorale pour la Présidentielle du 7 octobre 2018, Paul Biya s’adressera à une population qui se souviendra certainement de cette promesse non-tenue à elle faite, dans les mêmes circonstances, en 2011. Depuis lors, une bonne partie des 1,4 million de personnes ciblées par le projet continuent d’être exposées aux maladies hydriques, principalement à l’Extrême-Nord, région du Cameroun dans laquelle le taux de prévalence des maladies diarrhéiques est deux fois plus élevé que la moyenne nationale, selon les statistiques gouvernementales.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *