18 éme édition du forum de Bamako

Bamako

Aménagement du territoire de l’espace sahélo-sahélien : facteur de sécurité, de développement et de paix.
Le Forum de Bamako aura lieu en février 2018 sur le thème de l’aménagement du territoire de l’espace sahélien. En choisissant ce thème, les promoteurs du Forum partent de l’idée qu’il faut « voir comment ériger une muraille socio-économique durable et soutenable pour lutter contre le terrorisme et arrêter le flot des jeunes migrants ,notamment à travers le développement des activités génératrices de revenus et de richesses pour les jeunes et les femmes tout le long de la route transsaharienne, et prenant appui sur la réalisation de projets et programmes d’énergies renouvelables, l’agriculture familiale, l’écotourisme, et la protection de l’environnement dans le Sahara ».
C’est en ayant à l’esprit ces préoccupations justifiées par l’actualité, et que d’aucuns appelleront opérationnelles, que ce texte introductif a été rédigé.
La première partie consiste en un diagnostic de l’entité connue sous le nom de Sahel. Mais plutôt qu’à présenter une photographie avec ce que cela peut avoir de statique, le chapitre 1 s’attache à éclairer quelques variables/ dimensions significatives du système que constitue cette entité et tente de le faire de façon dynamique en en montrant les constantes, les tendances lourdes et les germes de changement .
Le chapitre 2 se focalise sur l’aménagement du Sahel. Les principes directeurs de l’aménagement et les défis stratégiques qu’il doit relever au sahel sont évoqués dans ce chapitre. La prospective comme outil d’aide à l’aménagement est aussi évoquée dans ce chapitre.

Le chapitre 3 présente quelques priorités pour l’aménagement du Sahel
1) Qu’est-ce que le Sahel?
La question est celle de savoir quelles sont les limites du Sahel et ensuite quel diagnostic stratégique peut-on faire du territoire ainsi délimité.
1.1. Qu’est-ce que le Sahel ? Quelles sont ses limites ?
La question est pertinente car le Sahel, c’est un peu « la Belle au Bois Dormant ».
Cette région riveraine du désert fait penser à une toile impressionniste sur laquelle chaque groupe humain, chaque catégorie d’acteurs apporterait sa propre touche. D’un rapport a l’autre, d’une agence de développement a l’autre les frontières du Sahel changent parce que les critères utilisés pour le définir changent. Les plus usités de ces critères sont géo-climatiques, économiques et politiques.
Du point de vue géo-climatique, le Sahel forme une bande comprise entre les isohyètes 150/200 mm au Nord et 600 mm au Sud, s’étirant de l’Océan Atlantique à la Mer Rouge. Ces critères géo-climatiques ont prévalu lors de la création du CILSS en 1973 par six Etats3 ayant comme point commun une forte vulnérabilité aux aléas climatiques et l’insécurité alimentaire qui l’accompagne. Sur la base de ces mêmes critères, trois nouveaux Etats rejoindront le CILSS à la fin des années 19704.
Puis, le Sahel a été élargi en fonction de considérations d’ordre économique. En effet, à partir des années 2000, le CILSS s’élargit au Sud avec l’adhésion de quatre Etats côtiers d’Afrique de l’Ouest5.
Enfin, plus récemment, et notamment depuis la crise malienne de 2012, des critères politiques et sécuritaires ont prévalu dans la délimitation/définition du Sahel. Nombre d’observateurs sont aujourd’hui d’avis qu’on ne peut comprendre le Sahel sans référence à son Nord, et particulièrement les pays du Maghreb et la Libye.
S’il est pluriel sous l’angle géographique, le Sahel l’est également sous l’angle institutionnel dans la mesure où les pays du Sahel appartiennent à un grand nombre d’organisations intergouvernementales. Cette multiplicité d’organisations a sans doute favorisé la coopération mais elle ne va pas sans problèmes : duplication, chevauchement, concurrence négative, charges financières lourdes pour des Etats qui ont du mal à honorer leurs engagements. L’APD nécessaire pour le développement du Sahel accroit, par un de ses effets pervers bien connus, l’impact de ces phénomènes négatifs ; en effet pas moins de quatorze stratégies et pas moins de sept envoyés spéciaux se disputent les faveurs des Sahéliens…

Financial Afrik

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *