1,336 million de filles victimes de Mutilations génitales au Cameroun

Les régions du Sud-ouest, l’Extrême-nord et les populations migrantes des grandes villes comme Yaoundé, Douala sont plus exposés.

Yaoundé, la capitale du Cameroun, a accueilli les 06 et 07 février 2019, les Assises générales de la commune. Pour le gouvernement, les dirigeants des collectivités locales décentralisées et les autres parties prenantes, cette grand-messe avait pour objectif de faire le saut en avant. Ce, notamment après les appels successifs du président de la République, Paul Biya, à une accélération de la décentralisation. En effet, prévue dans la Constitution, la décentralisation dont la commune est le principal outil de gestion, de développement et d’épanouissement des populations camerounaises, tarde à se manifester comme un agent économique majeur, ainsi que le prévoit la loi-cadre de 2004. En clair, il est temps pour que ce processus inscrit dans la loi fondamentale depuis 1974, et de manière singulière par celle du 18 janvier 1996, rentre dans le quotidien des populations appelées à voter leurs représentants dans les communes, assemblées et autres conseils en cette année 2019. Les assises de Yaoundé auront été conformes aux interpellations du président de la République: «nos populations à travers le pays n’ont cessé d’exprimer leur volonté d’être associées plus étroitement à la gestion des problèmes qui influencent directement leur quotidien. La création du ministère de la décentralisation et du développement local s’inscrit dans la logique d’apporter une réponse rapide à ces demandes récurrentes.» Une volonté politique que le Premier ministre veut voir matérialisée.

Diagnostic

Ce d’autant plus que, depuis la loi du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation au Cameroun, l’indépendance des régions et des communes ci-après désignées collectivités territoriales décentralisées, reste véritablement à consacrer. Notamment en matière de promotion du développement, de la démocratie et de la bonne gouvernance au niveau local. Ceci, par un transfert, par l’État, de compétences particulières et de moyens appropriés. Les collectivités territoriales peuvent, dès lors, dans le cadre des missions définies à l’article 4 alinéa 1 de ladite loi, exécuter des projets en partenariat entre elles, avec l’État, les établissements publics, les entreprises du secteur public et parapublic, les organisations non gouvernementales, des partenaires de la société civile ou des partenaires extérieurs dans les conditions et modalités fixées par la loi. Or, l’appropriation par les communes depuis le début du transfert des compétences en 2010, des outils de la gestion décentralisée des
territoires, est un véritable défi. En tout cas, à différents rendez-vous, l’on a observé de nombreuses faiblesses et insuffisances dans la gouvernance locale. Des réalités relevées une fois de plus la semaine dernière au Palais des Congrès de Yaoundé où un diagnostic sans fioritures ni complaisance, articulé autour des axes communal et régional, dans un contexte où profile à l’horizon des consultations populaires. Dans ce contexte, il s’est agi de rechercher un cadre juridique et institutionnel plus efficient, des financements, des ressources humaines et infrastructurelles et enfin les outils de gouvernance adéquats. Pour le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, il urge «d’amener les élus locaux à faire des documents de planification des moteurs de développement local; avec un accent particulier sur la planification stratégique du développement à travers des documents de planifications urbaines».

Le Ministre de la Décentralisation estime que «la planification opérationnelle à travers la mobilisation des plans communaux de développement», est un impératif. Il aura, en outre, été question d’examiner des problématiques liées au financement du développement local tout en exploitant les opportunités que pourrait offrir la coopération décentralisée. Pour l’heure, une enveloppe de 36 milliards est déjà dédiée aux 360 communes soit 100 millions pour chacune, à l’effet de financer un projet librement retenu par elles, dans le cadre de son plan communal de développement. Les ateliers, au cours des travaux, ont permis aux participants «de proposer des esquisses de solutions allant dans le sens de l’approfondissement de la décentralisation, pour une commune rénovée», a précisé le ministre Elanga Obam. En tout cas, de 2010 à 2018, 20 départements ministériels ont transféré 63 compétences aux communes, avec les ressources correspondantes, à hauteur de 350 milliards de Fcfa. Une enveloppe jugée qualifiée d’insignifiante par les exécutifs municipaux à qui les populations demandent des résultats sur le terrain où voies de communication, eau, électrification et autres places de marché restent des projets hors d’atteinte.

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