Installé lundi par le Mindef en même temps que d’autres responsables militaires récemment nommés, le tout nouveau commandement de cette unité opérationnelle a été instruit de sécuriser la frontière avec la Rca.
«Ecce homo » (voici l’homme), pourrait-on dire du général de brigade Joseph Nouma. La bonne réputation de « soldat intrépide, loyal et discipliné » dont il jouit, l’a précédé à Bertoua où il officie depuis lundi dernier comme le tout premier commandant de la 12e brigade d’infanterie motorisée (Combrim). En l’installant à la tête de cette nouvelle unité opérationnelle créée le 21 février dernier par le président de la République, chef des armées, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo a souligné, à grands traits, que « la nomination de ce chef militaire pétri d’expérience et habitué des missions difficiles, fait de lui, un pionnier à ce nouveau poste de responsabilité et qui va certainement laisser des empreintes indélébiles ici à l’Est dont il connaît déjà le terrain ». Dans cette région, le général de brigade Nouma Joseph qui inaugure ce poste de commandement de la 12e Brigade d’infanterie motorisée, n’est pas en terrain inconnu. Jusqu’à sa nomination, il y a trois semaines, il commandait déjà l’ancienne 11e Brigade d’infanterie motorisée qui avait alors compétence sur les régions administratives du Sud et de l’Est.
Malgré cette maîtrise de terrain, le Mindef lui rappellera comme il l’a fait à l’endroit des autres responsables militaires installés au cours de la même cérémonie, la situation sécuritaire de la région de l’Est qui partage une longue frontière avec la Centrafrique et le Congo. L’instabilité sociopolitique récurrente en Rca fait de notre frontière orientale, un terreau pour la razzia des braconniers armés dans les zones d’intérêt cynégétique, les incursions des bandes armées, le phénomène des coupeurs de route, les prises d’otages, la transhumance clandestine, le vol de bétail, la circulation des armes légères, l’exploitation illicite des ressources fauniques et ligneuses. Toutes choses qui n’offrent aucun état de grâce à un chef militaire commis dans cette région. D’où la recommandation de Joseph Beti Assomo : « Vous devez vous consacrer immédiatement et consciencieusement avec méthode, rigueur et engagement (…) au travail pour lequel vous venez d’être choisi ». Le Mindef a instamment demandé au nouveau Combrim « d’entrer dans la forêt et dans la brousse pour protéger l’intégrité territoriale du Cameroun » et d’assurer la sécurisation des projets structurants.
Agé de 56 ans et issu de la promotion « Rigueur et Moralisation » de l’Emia, il a passé l’essentiel de sa carrière dans des unités d’élite, notamment à la Garde présidentielle et surtout au Bataillon d’intervention rapide (Bir) où il a été tour à tour, commandant du 3e Bir, du « Bir Delta » et du « Bir Côte » et commandant de l’opération Alpha jusqu’au 29 juin 2017 date à laquelle, il a été élevé au grade de général de brigade et nommé commandant de la 11e Brigade d’infanterie motorisée avec poste de commandement à Ebolowa.
Le Mindef a également présidé la prise de commandement du commandant du secteur militaire numéro 8, le colonel Bamela Adrien et installé le nouveau chef de la division régionale des Anciens combattants et victimes de guerre de l’Est, le capitaine de frégate Belinga Ella Samuel. Quant au colonel Bangue Bangue Elombo Gottlob, il a pris le commandement de la base aérienne 102 de Bertoua dans un rituel présidé par le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général de brigade aérienne, Jean Calvin Momha.
A tous, Joseph Beti Assomo a demandé « de combattre fermement l’indiscipline dans les rangs, de veiller sur le moral de la troupe en la mettant à l’abri de l’intoxication, de la désinformation et de la manipulation ». A titre de rappel, il a prévenu : « notre armée n’est ni une milice, ni un syndicat, les instructions se prennent au niveau du haut commandement et non ailleurs ».
Grégoire DJARMAILA