Cameroun – Droits d’auteur : Le coup de gueule de Ismaël Bidoung Kpwatt

Bidoung

Devant la représentation nationale, le ministre des Arts et de la culture a accusé les artistes d’être indisciplinés.

Ce jeudi a eu lieu à l’Assemblée nationale une plénière spéciale consacrée à la contribution du secteur des Arts et de la culture au développement du Cameroun. Une concertation qui a permis aux députés d’interpeler le ministre notamment sur l’épineuse question de la gestion des Droits d’auteur et des droits voisins. « Votre ministère fait face à de multiples remous dans les secteurs de la musique. Si on s’en tient à la dernière répartition des Droits d’auteur. Est-ce que vous pouvez nous éclairer d’avantage ? La Représentation nationale voudrait savoir ce qui se passe exactement», a questionné la député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), Rolande Ngo Issi.

Une question à laquelle le ministre des Arts et de la culture a apporté une réponse teintée de colère. Selon le membre du gouvernement, la faute est aux artistes. «Pour dire la vérité, la balle est dans le camp des artistes. Il faudrait qu’ils soient désormais les premiers défenseurs de la cause artistique. L’Etat a fait sa part. Les députés ont fait leur part ».

Interlocuteur légitime

Pour le Minac, la situation actuelle dans le domaine de l’Art musical résulte de l’absence d’interlocuteur précis du gouvernement au sein des artistes. «C’est en 79 qu’avait été adopté la charte culturelle qui jetait les bases.. On ne peut rien faire dans un milieu où il y a du désordre. il n’y a pas d’intervenant à qui s’adresser. C’est tout le monde qui peut se lever pour revendiquer des avantages, pour imposer des points de vue alors qu’il n’a ni la compétence, ni les prérogatives, ni la connaissance. C’est ce désordre, cette confusion qui fait que le milieu n’est pas structuré. Il y aura donc affrontement, conflit » s’emporte Ismaël Bidoung Kpwatt.

Selon ce dernier, ce désordre influe entre outre sur la gestion des projets des artistes : «A qui l’Etat doit-il s’adresser s’il faut actuellement financer des projets ? Si c’est chaque personne qui se réclame artiste qui vient avec un projet ? On va recevoir ceux qui sont à Yaoundé. J’ai instauré le «le mercredi des artistes» et je peux vous assurer que ce sont ceux qui sont proches de Yaoundé qui viennent».

Responsabilité

Dès lors, pour le Minac, l’Etat n’est pas responsable des guéguerres au sein de ce domaine. «L’Etat a fait sa part en votant la loi de 2020 régissant les associations culturelle. C’est-à-dire qu’il faudrait désormais que chacun parle en connaissance de cause, dans la discipline où il est compétent. Qu’il n’y ait plus confusion de genre et à ce moment, les propositions seront pertinentes et les actions seront constructives. Sinon ce sont les affinités, les intérêts divergents qui sont l’apanage des intervenants qui utilisent tout simplement, des entregents pour embarrasser tout le monde. Voilà la réalité. Vers quoi nous allons après que l’Etat ait proposé la loi et que vous l’ayez votée. »

Ismaël Bidoung Kpwatt appelle par conséquent les artistes à respecter les dispositions de la loi de 2020 régissant le fonctionnement des associations culturelles. « Il faudrait que désormais on ne parle plus d’artistes fait tout. Que quand on parle d’un artiste, on sait à quelle discipline il appartient, dans celle-ci il a des états de services et quand il parle on sait à quelle discipline il appartient. Est-ce que c’est icône qui parle parce que c’est un homme expérimenté et qu’il a fait ses preuves ? Est-ce un jeune qui en impose parce qu’il est très créatif ? Est-ce un amateur qui cherche sa voie ou alors c’est tout simplement quelqu’un intéressé», a déclaré le ministre des arts et la culture face aux élus de la nation.

Ben Christy Moudio

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