Cameroun – Gendarmerie Nationale: Un groupe de copains tient Bokam en otage :: Cameroon

Certains proches du Sed accusés d’entretenir un réseau de corruption.
C’est un fait que la gendarmerie est secouée par les récentes promotions des sous-officiers et sous-officiers supérieurs de gendarmerie, signées du Mindef, Mebe Ngo Edgar Alain, le 9 mars 2014.[pagebreak] Cependant, au-delà des sons de cloche divergents entendus ici et là, de nombreux gendarmes saluent à juste titre, ce violent coup de pied dans la fourmilière, lequel chamboule de fond en comble, ce corps qui n’avait pas connu de véritable mouvement depuis 2005.
La reprise en main de la gendarmerie par le Mindef délie les langues sur les dessous du fonctionnement de ce corps de l’armée. «Qui gère la gendarmerie? L’honnêteté veut qu’on reconnaisse que ce n’est point Bokam, mais ce petit groupe de copains qui essuie ses pieds sur la gendarmerie. Ce groupe est trop puissant parce que Bokam leur a donné des pouvoirs étendus que tous les généraux rassemblés ne peuvent s’en prévaloir. Vous montez un dossier, Bokam le leur donne, il corrige, biffe et après, vous n’avez que la merde», explique une source introduite au Secrétariat d’Etat la Défense (SED).

De sources concordantes, c’est cette fameuse équipe de six civils qui dicte sa loi au cabinet du Sed. «La gendarmerie fonctionnait jusqu’ici avec le télégramme officiel (T0). On affecte ici, on annule par la suite, on nomme ici, on révoque la nomination par-là. Tout cela alimentait les soupçons de Corruption que certains faits ont clairement mis en évidence», poursuit un gradé de la gendarmerie.

Certaines voix s’élèvent aujourd’hui pour réclamer d’ailleurs une enquête approfondie sur la corruption qui a sérieusement gangrené ce corps, sans quoi le démantèlement des réseaux en place n’aurait aucune signification, «Pour être nommé à la tête du peloton routier motorisé de Nkongsamba, Edéa, Douala, Bafoussam… Il fallait tenir en main, une bonne enveloppe parce que tout le monde sait combien cela rapporte au quotidien. Alors, chacun avait son parrain dans l’entourage du Sed, pour conserver sa position», commente la source.

Il faut trouver sans doute là, le limogeage des 18 commandants des pelotons routiers motorisés sur les 22 que compte le pays. «Certains ont des tonnes de plaintes pour corruption qui dorment ici dans les tiroirs», explique un officier de gendarmerie.

Selon nos informations, l’attention de Jean Baptiste Bokam aurait été attirée à plusieurs reprises sur les dérives qui gangrenaient le corps dont il a la charge. De même, reconnus pour leur penchant pour les correspondances, des gendarmes avaient également informé à plusieurs reprises, la présidence de la République sur les agissements de ces «intrus» qui impactaient négativement sur le moral des troupes.

Le patron de la gendarmerie n’aurait que mollement prêté attention à ces mises en garde. D’où le coup de pied dans la fourmilière du ministre délégué à la présidence de la République, en charge de la Défense dont on peut difficilement soupçonner qu’il ait pu le faire sans l’accord du Chef de l’Etat, Chef des armées.

Au Secrétariat d’Etat à la Défense, le vaste mouvement intervenu est perçu à juste titre comme la fin de la «gestion traditionnelle» de la gendarmerie nationale, politique mise sur pied par Jean Baptiste Bokam. Il replace aussi la gendarmerie dans ses missions premières, délaissées au profit de quelques «coups médiatiques» savamment bien orchestrés pour les journaux télévisés. «Il ne faut pas seulement se focaliser sur les nominations et c’est malheureusement sur ce point que tourne aujourd’hui le débat. Ce mouvement est très important en ce sens qu’il a permis le redéploiement des effectifs sur l’ensemble du territoire national.

Par exemple, le ministre délégué à la Défense a affecté 100 éléments dans tous les escadrons. C’est une mesure très importante», explique un officier supérieur de la gendarmerie nationale. Autre conséquence de ce redéploiement des effectifs, la fin du traitement de faveur accordé jusqu’ici à certains amis par le Sed, «Par le passé, on affectait le personnel dans certaines brigades, mais en réalité, on le mettait au service des individus dont la protection ne nécessitait pas autant de gendarmes», murmure un gradé de la gendarmerie.

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