Cameroun : la CONAC a reçu plus de 10 000 dénonciations de corruption en 2023

Les médias acteurs majeurs dans la stratégie

La lutte contre la corruption s’amplifie au Cameroun. En 2023, la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) a enregistré pas moins de 10 795 dénonciations de cas suspects, soit une hausse de 53% par rapport à 2022 (7061 cas). Preuve d’une implication croissante des citoyens, que la CONAC entend accentuer via des actions de sensibilisation.

Une hausse de 53% des dénonciations en un an

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 10 795 actes de corruption présumés signalés par des citoyens camerounais en 2023, la CONAC observée une progression spectaculaire de la libération de la parole.

En 2022, 7060 cas avaient été rapportés via la plateforme en ligne ou le service courrier. Soit 3000 dénonciations supplémentaires en l’espace d’un an, malgré les risques encourus par les lanceurs d’alertes dans un pays où la corruption reste un sujet très sensible.

800 enquêtes judiciaires ouvertes

Parmi cette masse de signalements, plus de 800 ont d’ores et déjà débouché sur l’ouverture d’enquêtes auprès des autorités judiciaires compétentes. Preuve de la densité et de la véracité des soupçons de malversations remontés à la CONAC au fil des mois.

Que ce soit dans la fonction publique, les marchés publics, les grandes entreprises para-publiques ou encore le secteur privé, tous les pans de la société camerounaise semblent ainsi gangrenés par les pratiques illicites, petites et grandes. D’où l’urgence de sensibiliser les esprits.

La sensibilisation, maître-mot de l’action contre la corruption

Car pour le vice-président de la CONAC, Pr François Anoukaha, la bataille contre la corruption ne pourra être gagnée sans une prise de conscience collective. D’où la priorité donnée ces prochaines années aux campagnes de sensibilisation, en partenariat avec la société civile et les relais institutionnels.

L’objectif ? Faire prendre conscience à tous les niveaux des dégâts causés par la petite corruption du quotidien (bakchich, piston..) comme par la grande délinquance financière. Et inciter chaque citoyen à se sentir concerné dans la lutte contre ces fléaux, ne serait-ce qu’en signalant les cas dont il est témoin.

Reste à donner à la CONAC les moyens budgétaires et humains de ses ambitions, alors qu’elle ne compte à ce jour que 80 employés basés à Yaoundé pour couvrir l’ensemble du territoire. Mais la motivation citoyenne observée ces derniers mois semble déjà un bon début…

Par Guy Florent Nova pour 237online.com

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