Cameroun – Guerandi Mbara: L’homme qui voulait changer le Cameroun

De l’Emia aux amphithéâtres, retour sur le parcours d’un homme atypique.
Né en 1954 à Douala, Guerandi Mbara avait six ans quand le Cameroun obtint son indépendance.[pagebreak] Fils d’officier de l’armée, il découvre au gré des pérégrinations familiales dans les différentes régions où son père est affecté, la diversité du pays et les réalités sociales des populations. A la fin de ses études secondaires, en 1972, il est admis à l’Emia (Ecole Militaire Interarmées) de Yaoundé. Il en sortira trois ans plus tard sous-lieutenant, dans la promotion « 20 mai », qui comprenait de jeunes officiers africains, notamment du Burkina Faso (à l’époque Haute-Volta), avec lesquels il a noué une solide et durable amitié dont Blaise Compaoré. Il est envoyé ensuite en Allemagne fédérale où, durant quatre ans, il suivra dans une académie de la Bundeswehr, une formation d’officier supérieur d’artillerie.
De retour au pays en 1979, il est dans une unité d’artillerie à Dschang (Ouest du Cameroun). Avec un groupe d’officiers, il crée au sein de certaines unités de l’armée, des cellules clandestines de réflexion qui joueront un rôle actif dans le soulèvement patriotique du 6 avril 1984 contre le régime Biya, qui est un pilier du système Ahidjo. L’entreprise est un échec. Guerandi Mbara écrira, trois ans plus tard, un livre intitulé « Cameroun : une armée sans défense »), dans lequel il analyse les causes. Seul survivant du groupe initiateur de ce soulèvement patriotique, condamné à mort, il est l’objet deux mois durant d’une véritable chasse à l’homme. Il réussit à se faufiler à travers le quadrillage policier et à quitter le Cameroun en juin 1984 pour un exil qui s’est achevé dans des circonstances insolites.
Accueilli au Burkina Faso, il contribue à la formation de jeunes officiers dans l’Académie militaire nouvellement créée. Il poursuivra par la suite une carrière académique. Il obtient tour à tour : un diplôme de 3ème cycle en Etudes diplomatiques supérieures et en Stratégie (Ecole des Hautes Etudes Internationales de Paris-Ceds), en 1994. Puis, un diplôme d’études approfondies troisième cycle (Dea) des Relations économiques internationales et du Développement (université René Descartes, Paris V), en 1995. Enfin, en 1997, un doctorat en sciences politiques sous la direction du Pr Pascal Chaigneau (Université René Descartes, Paris V). A cet effet, il a conseillé la rébellion tchadienne des frères Erdimi, qui ont failli renverser Déby il y a quelques années. Un de ses amis se dit que si Guerandi a contacté des gens pour des armes, il était probablement en mission pour un mouvement rebelle, soit en République centrafricaine, soit au Soudan.
Depuis, Guerandi Mbara avait fondé et dirigeait un cabinet d’études en questions stratégiques, économiques et sociales en Afrique. Il était également professeur des Relations internationales (géopolitique, géostratégie). Apprécié par ses amis pour son dévouement, son intégrité morale, son patriotisme et sa pugnacité, Guerandi Mbara animait l’action des Patriotes camerounais en vue de « refonder le Cameroun » en bâtissant un Etat démocratique au service de toutes les populations réunies autour d’un projet de société solidaire et prospère, à la mesure des traditions séculaires de ce pays et de ses immenses richesses.

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