Cameroun – Insécurité: 7 postes de douanes fermés à l’Extrême-Nord

La révélation été faite le 26 janvier dernier à Maroua l’occasion de la célébration de la journée internationale de la douane.L’insécurité croissante qui caractérise la région de l’Extrême-Nord et les activités agropastorales, commerciales et socioculturelles qui en pâtissent sont loin de livrer leur bilan définitif. Et le secteur de la douane de l’Extrême-Nord en a pris un grand coup. Pour l’exercice de 2014, le secteur a été obligé de fermer sept bureaux de Douane à forte potentialités de recettes : Fotokol, Dabanga, Blamé, Limani, Kolofata, Boukoula et Bourha. Ces localités frontalières avec le Nigéria où plusieurs attaques sont enregistrées régulièrement ont fermé boutique et le personnel a été redéployé dans les unités de Kousseri et de Maroua. Conséquence, on a assisté à une baisse drastique des recettes en contradiction avec les prévisions habituelles. Selon les explications du chef secteur des douanes de l’Extrême-Nord, Jean-Marie Wetomdieu, « le secteur de la région de l’Extrême-Nord dépend actuellement du secteur voisin du Nord parce que c’est le nouveau couloir de passage des marchandises en direction de notre région. La deuxième unité la plus rentable est celle de Kousseri à cause des échanges avec N’Djamena. En 2013, nous avions fait une recette de 5,5 milliards de francs CFA et en 2014, nous avons collecté seulement 3,9 milliards de francs CFA, bien en deçà des prévisions ». Les responsables des unités des douanes de l’Extrême-Nord sont même pessimistes sur les prévisions du premier trimestre 2015 fixées à 700 millions de francs Cfa. De l’avis d’un douanier en poste à Mokolo, « il ne fait l’ombre d’aucun doute que les recettes ont drastiquement baissé parce que jusqu’ici, l’essentiel des échanges des régions septentrionales se faisait avec le Nigéria. Et depuis que les frontières ont été hermétiquement fermées pour cause de Boko Haram et du virus d’Ebola, plus rien n’entre au Cameroun par l’Extrême-Nord ou n’en sort en direction du Nigéria. Je crois qu’il y a lieu d’explorer de nouveaux couloirs de passage des marchandises et de mettre à contribution les forces de défense pour plus de sécurité ».
Malgré ce tableau peu reluisant, les services de douanes n’ont pas enregistré des pertes en vies humaines et en logistique comme par le passé, confrontés qu’ils étaient aux fraudeurs et autres contrebandiers. Pour rappel, le secteur des douanes de l’Extrême-Nord est le quatrième pourvoyeur de recettes sur le plan national.

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