Cameroun – Remaniement: Le tsunami de Paul Biya se précise

Des signaux avant-coureurs annoncent avec plus de précision un imminent remaniement ministériel. Un mouvement qui ne sera pas un simple jeu de chaises musicales, mais un tsunami qui va emporter des ministres qui se passaient pour des inamovibles et piliers du sérail.[pagebreak]Depuis la proclamation des résultats des élections couplées Législatives et Municipales du 30 septembre 2013, le Cameroun est dans l’expectative d’un remaniement qui devrait conduire à un nouveau gouvernement qui reflète la nouvelle configuration politique et même la détermination du président Paul Biya à réaliser son programme politique couvrant le septennat qu’il exécute. L’expectative dure, mais de sources dignes de foi, l’on s’achemine vers le dénouement. On l’annonce avant l’ouverture de la session de novembre consacrée essentiellement à l’adoption de la loi de finances de l’exercice prochain et dénommée session budgétaire.

Au pire des cas, ce remaniement aura lieu au lendemain de la fin de cette session, soit en mi-décembre prochain. Ceci pour profiter de cette session et faire passer quelques reformes importantes comme la réhabilitation d’un poste de vice-président. En tous cas, tous les voyants sont en alerte maximale et indiquent que Paul Biya ne pourra pas entrer dans la nouvelle année avec l’ancien gouvernement. Ce serait un suicide politique pour le régime du Renouveau. Mieux ce serait alors la preuve que le pays n’est plus géré.
C’est un secret de polichinelle que de dire que, le président de la République, Paul Biya brille par une gestion attentiste en prenant tout son monde au dépourvu avec des sorties surprenantes au moment où on l’attend le moins. Une manière de montrer qu’il est le seul maitre du jeu et du temps dans l’arène Cameroun. Annoncé pour la fin d’année 2013, même la presse s’est perdue en conjectures en annonçant la date de ce remaniement tant attendu, et même les plausibles entrées et sorties dans le prochain gouvernement.

Prise au dépourvu, la presse ne s’est pas empêchée de justifier les raisons du non remaniement. La montée de l’insécurité transfrontalière aussi bien avec la Centrafrique et par la suite le Nigéria est la principale raison qu’on évoque dans son entourage pour justifier la léthargie qui a caractérisé la gestion de certains grands dossiers parmi lesquels le remaniement ministériel.
A deux mois de la nouvelle année et de son traditionnel discours à la nation, aucun analyste ne s’imagine que Biya va s’adresser aux Camerounais sans avoir lui-même donné du relief à son discours sanction du 31 décembre 2013 à l’endroit du gouvernement Yang Philémon. Dans ce discours, il déplorait des maux qui minent ce gouvernement à savoir : l’inertie, la non exécution des projets et par ricochet la non consommation du Budget d’investissement public (Bip)…Des maux dont le gouvernement Yang Philémon n’a pas été guéri. Sinon, la situation va de mal en pire.

Les logements sociaux ne sont toujours pas livrés après la grande théâtralisation du début d’année 2014 ; le Cameroun accuse toujours un grand retard en matière de Télécommunications ; les grands chantiers ressemblent à des serpents de mer à l’instar de l’autoroute Douala-Yaoundé ; les barrages hydroélectriques ; le programme national de développement des infrastructures sportives ;…Et comme si cela ne suffisait pas, un taux d’exécution du Bip est en deçà de 50% sur l’ensemble du territoire national. Preuve s’il en est encore besoin que l’attente d’un nouveau gouvernement a grippé la machine. Et depuis lors, les ministres assurent le service minimum, même dans la consommation des budgets. Et pour cause, l’exécution des projets a été gelée.

Conséquence l’économie camerounaise est depuis des mois au ralenti. Même les Conseils de cabinets sont des assises en trompe-oeil avec des contenus laconiques. Même la décrispation que nous avions observée en mai a eu l’effet d’un feu de paille. Pourtant ce ne sont pas les défis à relever qui manquent : – plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique afin de porter le taux de croissance à au moins 6% dans la perspective de relever le défi de l’émergence à l’horizon 2035.
D’ailleurs certaines indiscrétions des pénates disent qu’après un agenda très chargé depuis le début d’année avec des sorties officielles qui deviennent par la suite privées, il en a profité pour voir et revoir sa copie, mais aussi et surtout pour prospecter et consulter les potentiels Camerounais qu’il souhaite voir conduire avec plus d’efficacité le septennat «des grandes réalisations». Une chose est certaine, ce gouvernement à venir sera celui qui a va donner l’orientation de Paul Biya au moment où on parle de plus en plus de fin de règne et d’alternance.

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