Cameroun – Exploitations minières: Les normes du temps journalier de travail bafouées

Le rapport d’une étude réalisée par l’Ong Développement sans frontières sera présenté ce jour à Yaoundé.[pagebreak]L’institution du travail de nuit, la faiblesse de la protection sociale des travailleurs, l’exposition permanente des ouvriers aux accidents de travail sont quelques abus répertoriés par l’Organisation non gouvernementale (Ong) Développement sans frontières dans les exploitations minières des régions de l’Est et de l’Adamaoua. La présentation du rapport y relatif aura lieu ce jour à la Fondation Friedrich-Erbert-Stiftung à Yaoundé.
L’échantillon de l’étude est de trois-cents-huit interviewés répartis en deux régions et populations cibles (ouvriers des exploitations minières, riverains, autres acteurs et sectoriels). Cette étude a été réalisée avec l’appui technique de la Fondation Friedrich-Erbert-Stiftung. Le rapport concerne sept exploitations (Mbarang, Karma Manga, Martap, Marma, Ngaoundal, Dom et Minim) dans la région de l’Adamaoua et huit dans la région de l’Est (Mobilong, Mbalam, Colomie, Kambele, Lomié, Angossas, Bétaré-Oya et Batouri). Les résultats sont quelques peu différents selon qu’on se trouve dans une région ou dans une autre.
Alors que les ouvriers des exploitations de la région de l’Est subissent davantage les horaires de travail impossibles, allant même jusqu’à douze heures par jour (environ 27 ouvriers sur 170), les travailleurs des industries extractives de la région de l’Adamaoua sont moins concernés par cette dérive. Des horaires qui sont loin du temps réglementaire de travail qui est de huit heures par jour.

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Pour ce qui est du travail des enfants de moins de 15 ans, la région de l’Est est plus touchée par ce phénomène (18 sur 100 contre environ 11 sur 70). La scolarisation des enfants des employés dans ce secteur d’activité est également un thème développé dans le rapport. Il en ressort que dans les deux zones étudiées, l’éducation des jeunes est en péril. Toutefois, dans l’Adamaoua, les parents ne se plient pas à cette contrainte sociale du fait du «manque de volonté ou pour des raisons purement traditionnelles ou culturelles». A l’Est, les parents invoquent le manque de moyens liés à la modicité des revenus.
Des faits qui étayent l’idée selon laquelle les exploitants artisanaux se livrent à des «violations graves des droits des travailleurs et à des tripatouillages». Toute chose qui ne permet pas «aux pouvoirs publics d’assurer un contrôle optimal permettant la concrétisation des principes élémentaires du travail décent». Le document de quatre-vingt-quatre pages souligne toutefois que des efforts remarquables sont observés au sein des exploitations et du côté du gouvernement. Pour faire plus de résultats positifs, le rapport chute sur des recommandations pour une meilleure gouvernance de ce secteur d’activité. Assurer que les ouvriers parviennent à prendre en charge leurs différents problèmes de santé est une suggestion faite à l’encontre des exploitants artisanaux. L’Etat quant à lui gagnerait à «améliorer le cadre institutionnel qui organise le secteur minier au Cameroun».

Nadine Guepi

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