Cameroun – Avenue Kennedy: Commerces illicites, vol à la tire, recel, maffia et braquages, au coeur de la capitale

L’avenue Kennedy de Yaoundé est le siège de toutes sortes d’activités illicites, vol à la tire, recel, maffia, parfois des braquages diurnes, sous les yeux et à la barbe d’une police locale impuissante. Un repère de brigands et autres repris de justice dangereux, munis d’armes blanches.Les activités illicites qui s’y déroulent, vont au-delà des limites de la seule avenue Kennedy, qui elle, s’étend du carrefour intendance, à celui de la pharmacie française.
Les zones alentours, notamment l’axe casino est touché par ces pratiques, que les autorités n’arrivent pas à éradiquer.

Cette zone «d’affaires», est prise d’assaut dès les premières heures de la matinée, par des vendeurs la criée. Des négociants. Des tenanciers de prêt-à-porter. Des vendeurs ambulants et à la sauvette de téléphones et autres ordinateurs portables. Des gérants de buvettes. Des badauds, ou par des usagers de la route. Des brigands aussi s’y installent.

En cette matinée du jeudi, les commerçants s’installent petit à petit. Avant 9heures 30, l’avenue Kennedy a fait son plein d’œuf. La rue devient grouillante de monde. Les commerçants ambulants, discutent de tout et de rien. Parfois, se battent. Malgré cette ambiance, tout le monde s’affaire à la tâche. Il faut survivre. Pour échapper au chômage et à la pauvreté ambiante.

Certains d’entre eux appellent les passants, « on ne connait pas le caillou qui tue l’oiseau» lance René Nzeukouét, traduction, derrière un passant, se cache un potentiel client.
Des jeunes commerçants portent autour de leurs bras et dans leurs mains, des vêtements. Des costumes. D’autres portent des téléphones, des lunettes, des bijoux, des chaussures et d’autres gadgets. Les sacs sont les objets les plus en vue en cette période de préparatifs de la rentrée scolaire. Bref, dans cet endroit, le client trouve tout ce qu’il cherche.

A côté des commerçants qui exercent dans la légalité, se vendent aussi les téléphones portables volés dans la ville. « Gars, regarde, voici un portable IPad, toutes options. Ce n’est pas cher. C’est original » nous lance un vendeur à la sauvette. Tout acheteur, est un potentiel receleur.
A l’arrière des belles bâtisses de cette avenue, se déroulent d’autres trafics. L’on parle de trafic de drogue et de la contrebande. Il faut être discret. Ne pas se montrer très curieux. Une collègue nous raconte comment elle a été prise à partie par un hors la loi. –Lui – « que cherches-tu ? ». –Elle- « mon ordinateur ». –Lui- « On l’a volé quand ? Il y avait quoi dedans ? Attention ne vient plus ici. Tu t’amuses on va te suivre».

René Nzeukouét, vendeur d’une trentaine d’années, qui exerce depuis 10 ans à l’Avenue Kennedy, cède et nous explique « nous nous débrouillons. Il n’y a pas de boulots. Il y a beaucoup de diplômés d’université parmi nous. Nous ne sommes pas tous des voleurs » souligne-t-il.

« Nous achetons nos marchandises auprès des personnes qui se débarrassent de tout ce qui les encombre. Il peut arriver que je rentre avec plus de 35 000 Fcfa par jour. Nous avons des familles, c’est difficile au pays », fait-il valoir, en omettant de parler de la provenance douteuse de certains articles.

Qui-vive
A l’avenue Kennedy, les vendeurs ambulants et même ceux qui installent leurs marchandises à même le sol, sont toujours sur le qui-vive. Toujours en alerte, pour cause, la police y effectue régulièrement des rafles. Les forces de sécurités y descendent pour des expéditions rapides, afin de retrouver soit une marchandise volée, soit pour un individu.
Autre menace, les agents de la police municipale. A bord de leurs véhicules, ils y font des tours de reconnaissance comme dans les autres grandes artères de la ville.
Au poste de police au bas de l’immeuble Shell, les forces de l’ordre nous expliquent qu’elles sont là, pour mettre de l’ordre.
De nombreux vendeurs, séjournent souvent à Kondengui (la prison centrale de Yaoundé), lorsque les cas de recel sont prouvés.

Source: KOACI

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