Cameroun – Rod On Jr, promoteur du BIFTY explique: « Nous avons une dette envers le public »





Au lendemain du concert que vous avez organisé au stade omnisports de Yaoundé avec les artistes P-Square notamment, quelle appréciation portez-vous sur l’événement? En termes de participation du public, de prestation des artistes, d’organisation…[pagebreak]L’évènement en lui-même a été une réussite, en termes de participation. Selon les statistiques que nous avons eues du directeur du stade omnisports, nous avons dépassé la marge de 45 000 spectateurs. Les Camerounais et les étrangers qui ont participé étaient très disciplinés au stade. On n’a pas eu des débordements, malgré le fait que le concert
se déroulait la nuit. Sur ce point, je suis très satisfait. Par rapport à la prestation artistique, mise à part l’absence d’une des têtes d’affiche, les artistes camerounais et le groupe nigérian ont donné un très beau spectacle en termes de sons, lumière et de prestations scéniques. Nous ne pouvons qu’être satisfaits.

L’absence de T. Pain reste quand même une déception…
J’avoue que c’était également une déception pour nous autres, organisateurs. Avoir T-Pain en Afrique n’est pas courant. Mais nous
continuons de travailler avec lui, pour trouver des arrangements pour une autre date de spectacle. Nous avons une dette envers le public. Nous cherchons une meilleure période pour pouvoir nous rattraper sur ce couplà.

Il y a quand même eu différentes raisons pour expliquer l’absence de T-Pain. Notamment que vous n’aviez pas son accord. Aviez-vous un contrat en bonne et due forme ?
Tout à fait. Je dis à haute et intelligible voix que nous avons un contrat avec T-Pain. On ne peut pas commencer une campagne sur un ou deux mois avec des images d’un artiste, non seulement sur le plan local mais aussi à l’international, sans avoir un contrat avec lui. Sinon les médias comme Trace ou Africa 24 auraient stoppé la diffusion. Nous avons
eu un contrat avec T-Pain, malheureusement pour plusieurs raisons il n’a pas pu honorer son rendez-vous avec le public camerounais.
Une fois de plus, on va se rattraper.

Parmi les raisons qui circulent pour justifier cette absence, l’on parle de la sécurité…
C’est l’une des raisons. Sans doute la plus importante. Mais, je crois que le Cameroun est un pays en paix. Cependant, certaines personnes pensent que tout ce qui se passe en Afrique centrale affecte aussi le Cameroun. T-Pain est un citoyen américain et un artiste bien connu aux Etats-Unis. Il amasse les foules lorsqu’il se déplace, devenant ainsi un « High profile » dans les concepts de sécurité américaine. Il a demandé plusieurs fois qu’on augmente sa sécurité et on lui a proposé un plan sécuritaire qui n’a malheureusement pas été validé. Comme promis, nous allons corriger tout cela.

Il y a aussi eu beaucoup de confusion autour du thème que portait cet événement et les projets qui y sont adossés. Pouvez-vous davantage éclairer Le public sur le concept qui a d’ailleurs reçu le soutien de la première dame du Cameroun ?
Notre événement était un BIFTY, acronyme de « Be involve for the youth ». Il s’agit d’un concept qui invite à s’engager pour la jeunesse. Pour nous, ça a été un grand plaisir de savoir que la première dame de ce pays peut parrainer un mouvement comme celui-là.
Nous sommes une jeune maison en Afrique et vous pouvez donc comprendre notre émotion quand Mme Chantal Biya accepte d’associer son image à la nôtre.
Ceci dit, le BIFTY est un mouvement vers la jeunesse, une plateforme que nous avons créée pour amener les célébrités à se rassembler quelque part, une fois dans l’année, pour consacrer un peu de leur temps aux jeunes.
C’est un lieu d’échanges qui permet aux célébrités et pouvoirs publics de mieux communiquer, sensibiliser la jeunesse sur certains sujets. C’est aussi un cadre qui permet à la jeunesse d’exprimer ses attentes à ces personnalités et autorités qu’elle ne croise pas tous les jours. Nous savons que le sport, la musique, la culture sont des cadres de rassemblement idoines quand on veut capter l’attention des jeunes. D’où le BIFTY qui se veut un pont entre ces différentes cibles.

Que vous a apporté cet appui de la première dame ?
La première dame, au-delà de son nom, son image, son onction, nous a apporté son soutien. C’est grâce à elle que tout ceci a véritablement pu être fait. Nous lui avons fait parvenir un dossier, sur lequel nous avons ensuite travaillé avec ses équipes et elle-même. C’est, par exemple, elle qui a recadré notre action dans la direction des orphelins.
Et puis, si nous avons pu collecter autant de dons, c’est grâce au crédit de son nom. Car, nous ne sommes pas connus.

Apparemment, le BIFTY était constitué de plusieurs étapes au Cameroun cette année…
Le Bifty 2014 c’était deux évènements en un. La première étape a eu lieu le 26 juillet dans un grand hôtel de Yaoundé. Nous avons ciblé un certain nombre de personnalités et choisi de toucher les personnes de deuxième et troisième âges. Nous avons réuni sur le même plateau, Sally Nyollo, Vincent Nguini, le groupe Macase et Sanzy Viany, en acoustique. On a baptisé cette séquence là soirée humanitaire. Elle nous a permis de lever des fonds. Et le concert du 9 août dernier était comme une fête populaire. On s’est dit qu’on devait créer une symbiose entre les deux évènements pour éviter que les personnalités invitées ne viennent se bousculer au stade.

Des artistes camerounais participant à cet événement se sont également plaints de maigres cachets…
Pour répondre à cela, il faut d’abord qu’on soit clair sur la nature de l’événement : caritatif. C’est pas le type d’événements qu’on organise pour se faire de l’argent. C’est pour cette raison qu’il y a un contrat de confidentialité, par exemple, avec les artistes P. Square et même T. Pain relativement aux dits cachets. Je regrette que les artistes camerounais diffusent de telles informations. Au demeurant, il est facile de trouver ce qu’un artiste coûte sur le marché du spectacle chez les « bookers ». Nous faisons dans le caritatif et donc, ce n’est pas le lieu de parler de cachet et autres.

Comment vous allez redistribuer tous les fonds que vous avez levés ?
Nous n’allons pas le faire devant les médias, parce que celui qui donne n’a pas besoin de faire un gros tapage là-dessus. Je peux juste vous dire que nous avons une liste d’une dizaine d’orphelinats ayant accepté d’être associés au BIFTY et nous allons leur rétrocéder un certain nombre de dons collectés.

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