Ebola: le Cameroun ferme ses frontières avec le Nigeria

Face à la recrudescence du nombre d’infections au virus Ebola au Nigeria, le Cameroun a décidé, lundi 18 août, de fermer ses frontières aériennes, maritimes et terrestres avec le Nigeria.
« Notre logique est qu’il est préférable de prévenir plutôt que de guérir», a expliqué le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, ajoutant que « la mesure sera observée pendant la période d’incubation » de la maladie, soit une quarantaine de jours.
« Le gouvernement a aussi décidé de restreindre la circulation avec les [autres] pays infectés », a-t-il ajouté. Avec 413 morts, le Liberia est le pays le plus touché par l’épidémie qui frappe l’Afrique de l’Ouest. En cinq mois, la maladie a fait 1 145 morts, dont 380 en Guinée, 348 en Sierra Leone et quatre au Nigeria, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé.

FRONTEX RÉAGIT
Face à cette crise sanitaire, l’agence européenne pour la gestion des frontières, Frontex, a décidé lundi 18 août de « suspendre sine die les vols dont [elle est] coorganisatrice » vers le Nigeria.
Si Frontex coorganise et cofinance environ 2 % de l’ensemble des vols de rapatriement d’immigrés en situation irrégulière de l’Union européenne, d’autres pays, comme l’Autriche, ont également décidé de suspendre les rapatriements vers les pays touchés par le virus Ebola.

VOLS SUSPENDUS
Dans le même temps, l’Association internationale du transport aérien (IATA) a demandé aux compagnies aériennes de maintenir leurs liaisons avec les pays touchés par Ebola, qui ont besoin d’aide extérieure pour combattre la maladie.
« Ebola est une maladie terrible, mais elle ne se contracte pas facilement », a souligné Raphael Kuuchi, le vice-président de l’IATA, chargé de l’Afrique. « Elle ne peut se transmettre que par le contact de fluides corporels. Il est pratiquement impossible d’être infecté par quelqu’un au cours d’un vol. »
Des déclarations censées rassurer les nombreuses compagnies aériennes qui ont annoncé dernièrement leur intention de suspendre leurs vols vers des pays à risque. British Airways, Emirates, Gambia Bird, Asky Airlines (Togo), Arik Air (Nigeria) ont notamment annoncé l’interruption de leurs vols vers les pays infectés. Ce week-end, Kenya Airways, la troisième compagnie d’Afrique, a annoncé à son tour qu’elle arrêtait de desservir, à partir de lundi, le Liberia et la Sierra Leone.
Air France devrait cependant poursuivre ses liaisons avec la Sierra Leone et la Guinée, mais a mis en place un plan spécial pour ces vols ainsi que pour ceux reliant le Nigeria. Un passager présentant un symptôme sur un de ces vols doit ainsi porter un masque, être isolé et utiliser des toilettes réservées.

INQUIÉTUDE AU LIBERIA
Ces nouvelles directives internationales interviennent alors que l’épidémie continue de se propager en Afrique de l’Ouest. La situation est particulièrement critique au Liberia, où le système de santé menace de s’effondrer.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des hommes ont, en outre, attaqué un centre de soins situé à Monrovia. Dix-sept malades sont toujours recherchés, et les autorités s’inquiètent des conséquences du pillage.
Les assaillants « ont pris des matelas et des draps souillés des fluides venant du corps des malades. On risque de se retrouver face à une situation difficile à contrôler », a souligné le ministre de l’information libérien, Lewis Brown. Le gouvernement envisage de placer en quarantaine le quartier de West Point, qui compte près de 75 000 habitants, où le centre d’isolement avait été installé.

Source: Le Monde

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