Cameroun – Coulisses de l’enterrement de la belle-mère de Paul Biya: Georges Vigouroux (aussi) était là

La mère de la première dame a été inhumée ce 17 octobre 2014 dans le village du chef de l’Etat en présence des plus hauts dignitaires de la République.[pagebreak]La question a été remuée dans tous les sens tout au long de la semaine dernière. A quel point les obsèques de la maire de Bangou intéressent-elles la presse ? Les médias à capitaux publics et le protocole d’Etat ont apporté une réponse claire à cette interrogation. Première page de Cameroon Tribune, ouverture des journaux TV et parlés de la Crtv, routes barrées et marché central de Yaoundé fermé dans la journée du 16 octobre… La «stricte intimité familiale» dont a longtemps parlé le cabinet civil de la présidence de la République n’a pas souvent été respectée. Un moment on a pu croire que l’affaire était tombée dans le domaine public lorsque le même cabinet civil avec la complicité du ministère de la Communication a invité les journalistes de la presse privée à suivre la dépouille de la maire de Chantal Biya jusqu’à sa dernière demeure. Malheureusement le voyage de presse s’est arrêté aux portes de la résidence présidentielle. Pas de messe de requiem en présence de la presse privée. S’il faut toujours regretter les bienfaits de la parole de Dieu, il n’est pas sûr que le plus important dans cette actualité se soit déroulé dans la cour intérieure du «Palais» de Mvomeka’a.

Mvomeka’a, village en deuil
Les villageois sont formels. Il n’y a pas eu d’interdiction particulière en rapport avec les obsèques de Rosette Mboutchouang. Mais sur la place du marché du village, les boutiques ouvertes se comptent sur les doigts d’une seule main. Deux ou trois débits de boisson, une agence de transfert d’argent et la succursale d’un supermarché. Un service minimum qui n’enlève rien à la sensation de désolation que les habitants ont su créer. Les banderoles à la mémoire de la disparue, les haies de palmes, l’absence de musique festive sont là pour le confirmer. En fait si les villageois ont déserté leurs échoppes et leurs maisons c’est pour se rendre au «Palais».  Beaucoup ont passé la nuit précédente surplace et ne sont rentrés chez eux que vendredi en fin d’après midi.  Malgré l’absence d’instructions officielles, les écoles primaire et maternelle ont été fermées pour la journée de vendredi. La seule réalité qui n’a pas évolué pour cause de deuil est la sécurité. Au mieux pourrait-on dire, elle s’est renforcée le temps du weekend. Les éléments de la garde présidentielle ont érigé de multiples barrières à travers les rues du village. Tout le monde a été soumis aux portiques de sécurité disposés aux deux entrées qui conduisent à la résidence des Biya. Inutile de rappeler aux militaires que l’on est village et qu’on est attristé par le malheur qui frappe le «père». La règle a été immuable pour tout le monde : il fallait montrer patte-blanche.

Tonye Bakot réapparaît
A quelque chose malheur est bon. Ça faisait un bail qu’on n’avait plus revu l’archevêque émérite de Yaoundé. Mgr Victor Tonye Bakot a été aperçu au milieu de ses pairs au sortir de la messe de requiem. L’homme s’est retiré de la vie ecclésiastique il y a un peu plus d’un an. Il est apparu plus ridé et les traits particulièrement tirés. La présence de l’évêque s’explique sans doute parce qu’en tant que chef de l’Eglise dans la capitale pendant près de dix ans, il a souvent été proche du très catholique Paul Biya. Une position que joue aussi l’administrateur apostolique de l’archidiocèse de Yaoundé Jean Mbarga, également présent à Mvomeka’a. Tonye Bakot, Jean Mbarga, etc. les catholiques ont leurs habitudes. La messe de requiem a été lue par Mgr Christophe Zoa, évêque de Sangmélima.

Petits problèmes de protocole
La vie d’un ancien ministre n’est pas facile. Cette assertion est davantage vraie lorsqu’il s’agit des cérémonies solennelles. Bernard Messengue Avom en a fait l’amère expérience après l’inhumation de Rosette Mboutchouang, au moment de la collation. On sait qu’en ces moments fatidiques les oiseaux s’amusent par catégorie. Les parlementaires déjeunent entre eux en se racontant des anecdotes, les directeurs généraux font pareils, les membres du CERAC, etc. Pour les événements de vendredi dernier, le président de la République a décidé de garder avec lui les présidents de l’Assemblée nationale et les membres du gouvernement – encore en poste. Messengue Avom est apparu quelque peu isolé. L’homme s’est retrouvé à l’extérieur de la barrière sans interlocuteur véritable. A quoi sert-il d’avoir le costume quand le titre n’est plus là ? L’ancien patron des Travaux publics s’est montré agacé par les journalistes friands de «réactions». Une impression renforcée par la petite pluie qui a arrosé Mvomeka’a vers le milieu de l’après-midi. L’histoire ne dit pas comment l’homme a réussi à tromper son ennui seul planté là au milieu de cette foule quasi-indifférente. La seule certitude est que le protocole n’a prévu aucun espace réservé aux anciens ministres de la République.

Georges Vigouroux (aussi) était là
Ernest Mboutchouang, l’époux  de la disparue était bien sûr aux premières loges lors de l’enterrement de sa femme. Un peu effacé, presqu’absent des conversations. Mais l’homme n’était pas le seul à être écrasé par l’aura de Paul Biya. Rosette Ndongo Mengolo avait un seul enfant. Une fille. Chantal Biya. Et elle l’a eue avec un citoyen français nommé Georges Vigouroux. Des confidences font état de la présence de cet ancien forestier dans les rangs de la famille de la première dame lors de la cérémonie de vendredi. En réalité raconte-t-on, l’homme est au Cameroun depuis le 13 octobre. Il aurait assisté aux différentes veillées funèbres organisées au quartier Bastos de Yaoundé. Et c’est tout naturellement qu’il s’est retrouvé à Mvomeka’a pour soutenir sa fille. Le père de la première dame ne serait pas venu tout seul. La chronique raconte qu’il est accompagné de ses proches  parents.  

Le bal des «artistes de la première dame»
Avant tout c’est Chantal Biya qui a été principalement frappée par le départ de sa mère. Aussi en dehors de ses camarades du CERAC, la première dame ne manque pas d’amis. Elle en a notamment dans le monde du showbiz. On sait que la mère de Junior et de Brenda n’hésite pas à soutenir des artistes qui la passionnent. Parmi les chouchous de la première dame deux figures se dégagent nettement. Il s’agit d’Ama Pierrot et des membres du groupe X-Maleya. C’est donc sans surprise que ces musiciens sont venus à Mvomeka’a aux fins de soutenir leurs «maman». Si Ama Pierrot a pu s’introduire au sein de la résidence de la famille Biya, les X-Maleya ont été vu entrain de flâner à l’extérieur pendant de longues minutes. La faute peut-être au fait qu’ils sont arrivés avec un léger retard et qu’ils n’ont pas souhaité déranger les autres personnalités déjà installées. D’autres profils étaient aussi présents. C’est par exemple le cas de Dinaly. Encore qu’il est difficile de dire à quel titre elle a fait le déplacement. La veuve Eyoum Eyoum – Tom Yoms –  est en effet musicienne et directrice générale d’une chaîne de télévision.

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