Culture de rente : le cacao camerounais n’est pas reconnu à sa juste valeur

Usine Cacao

Même s’il a connu une légère hausse ce mois, le cacao camerounais est acheté à 280 FCFA moins cher que celui du Ghana, et 150 FCFA moins cher que celui de Côte d’Ivoire.

Le prix du cacao au Cameroun a connu une légère remontée, en dépit de la saison des pluies. Le prix actuel est en légère augmentation de 25 FCFA, par rapport au maximum de 950 FCFA accepté par les producteurs tout au long du mois d’août 2020. Cette embellie survient alors que la saison des pluies bat son plein dans le pays, avec pour conséquence un accès difficile aux bassins de production de fèves. Mais elle ne devrait pas faire perdre de vue que le cacao camerounais est vendu moins cher à l’international que les fèves ghanéennes et ivoiriennes, malgré sa spécificité.

Reconnu pour sa couleur rouge brique unique au monde, ainsi que son goût assez particulier, dû notamment à la spécificité agro écologique du terreau sur lequel il est produit, le cacao camerounais, qui revendique un meilleur grainage et une meilleure teneur en beurre, ne fait pas bonne recette sur le marché international. Selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), cette situation de la fève camerounaise sur le marché international est consécutive à la qualité questionnable du produit mis sur le marché. Avec pour conséquence directe une décote moyenne de 100 FCFA par kilogramme, au moment où des primes sont plutôt offertes lors des achats des fèves ghanéennes et ivoiriennes.

« L’origine Cameroun sur le marché international subit une décote moyenne de 100 FCFA par kilogramme, alors que dans le même temps, le Ghana est à 180 FCFA et la Côte d’Ivoire à 50 FCFA de prime additionnelle … En termes clairs, le cacao camerounais est acheté à 280 FCFA moins cher que celui du Ghana, et 150 FCFA moins cher que celui de Côte d’Ivoire. Tous les opérateurs de la filière, l’État en premier, y sont perdants, surtout le producteur auquel il est payé le prix résiduel », explique le CICC dans une note préparée en prélude à une rencontre avec les ministres du Commerce et de l’Agriculture, prévue ce 2 septembre 2020.

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