Scandale Nestlé : du sucre ajouté dans les produits pour bébés vendus au Cameroun et en Afrique

Nestlé

Le géant agroalimentaire suisse Nestlé est accusé par l’ONG Public Eye d’ajouter du sucre dans ses aliments pour nourrissons commercialisés dans les pays pauvres, notamment au Cameroun. Une pratique alarmante qui met en péril la santé des plus jeunes. Enquête choc.

Nestlé : un double standard inacceptable entre pays riches et pauvres

Céréales Cerelac, laits en poudre Nido… Ces produits Nestlé pour bébés et jeunes enfants sont présents dans de nombreux foyers camerounais. Mais attention danger ! Selon une récente enquête de l’ONG suisse Public Eye relayée par 237online.com, ces aliments contiendraient des taux très élevés de sucre ajouté.

Pire, il y aurait un véritable deux poids deux mesures entre les pays riches et pauvres. Ainsi, près de 90% des céréales Cerelac vendues dans les pays à faible revenu comme le Cameroun contiennent du sucre ajouté, jusqu’à 5,9 g par portion au Sénégal ! Alors qu’en Europe, ces mêmes produits n’en contiennent pas. Révoltant.

L’OMS avait pourtant tiré la sonnette d’alarme

Ce double standard est d’autant plus choquant que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de proscrire totalement les sucres ajoutés dans l’alimentation des tout-petits. Et pour cause : une consommation excessive de sucre dès le plus jeune âge favorise l’obésité, le diabète et les caries.

« C’est criminel d’habituer ainsi les nourrissons au goût sucré, uniquement pour des raisons de profit« , s’insurge le Dr Tsala, pédiatre à Douala. « Les bébés n’ont absolument pas besoin de ces sucres ajoutés. Au contraire, cela les rend accros et met en danger leur santé future. » Et d’enfoncer le clou : « En agissant ainsi, Nestlé hypothèque sciemment la santé des enfants africains ».

Au Cameroun, une réglementation trop laxiste

Mais alors, comment une telle situation est-elle possible ? La faute à des réglementations bien trop laxistes dans les pays émergents comme le Cameroun. « Tant qu’il n’y aura pas une législation stricte, les multinationales continueront à profiter de ce vide juridique pour inonder nos marchés de produits bourrés de sucre », déplore Mme Nkou de l’association camerounaise de défense des consommateurs.

Pourtant, des voix s’élèvent pour réclamer un sursaut des autorités. « Nous devons d’urgence renforcer notre arsenal juridique pour protéger la santé de nos enfants », martèle ainsi une député. « J’appelle le gouvernement à légiférer sans tarder pour fixer des seuils maximums de sucre dans les aliments pour bébés, comme c’est le cas en Europe. C’est une question de santé publique ! »

Par Valérie Eboa pour 237online.com

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