L’échec du Cameroun au Forum de Saint Petersburg : L’héritage culturel d’Abraham P. Hanibal ignoré

Paul Biya Russie-Afrique 2023

Dans le contexte mondial où la culture joue un rôle de plus en plus crucial dans la diplomatie et les relations internationales, la présence du Président camerounais Paul Biya au Forum Économique et Humanitaire Afrique-Russie de Saint Petersburg des 27-28 Juillet 2023, semble avoir été une opportunité manquée.

La place de la culture camerounaise dans le forum

Toutefois, lors de ce forum, l’importance de la culture n’a pas été suffisamment reconnue par les autorités camerounaises. Le choix de Nganou Djoumessi, un ministre controversé, au détriment d’Ismael Bidoung Kpwatt, connu pour son engagement envers la culture camerounaise, laisse place à l’interrogation. Pourtant, comme l’a déclaré le Président russe, Vladimir Poutine, le rapprochement stratégique entre les états est inévitable, et le facteur culturel est primordial.

Le manque de vision culturelle

Ce qui ressort du forum de Saint Petersburg, c’est un manque flagrant de sensibilité et de reconnaissance de cet héritage unique par les autorités camerounaises. L’opportunité de souligner la richesse de la culture camerounaise et ses liens avec la Russie a été perdue dans une approche bureaucratique et peut-être myope.

La France, autrefois puissance dominante en Afrique, reconnaît maintenant l’importance de la diplomatie culturelle pour maintenir ses liens avec l’Afrique. Un sentiment amplifié par la conférence-débat organisée par le premier secrétaire de l’ambassade de France à Bangui, qui a tenté de revendiquer les origines françaises du général Hanibal. Le Cameroun semble avoir raté une chance précieuse de mettre en avant son patrimoine unique et d’établir des liens plus profonds avec la Russie sur cette base.

Une opportunité manquée

Le musée de Saint Petersburg, dédié à Abraham Hanibal et Alexandre Pouchkine, témoigne de la place privilégiée de ces figures noires dans le cœur de la société russe. Leur mention aurait probablement rapproché davantage le Cameroun et la Russie et aurait servi d’hommage à Dr Dieudonné GNAMANKOU, auteur du livre « Abraham Hanibal, l’aïeul noir Pouchkine » qui a établi les origines Kotoko de ces figures illustres. Malheureusement, cette opportunité a été manquée.

L’association AP2EDA-APH et l’héritage Kotoko en Russie

Nkodo Pierre Claver, Président Exécutif de l’Association Panafricaine pour l’Excellence, l’Éducation, le Développement et l’Amitié entre les Peuples (AP2EDA-APH), a mené un combat acharné pour faire connaître l’illustre lignée d’Abraham Petrovitch Hanibal et de son arrière-petit-fils, Alexandre Pouchkine. Issus du sang Kotoko du Sultanat de Logone-Birni, région de l’Extrême-Nord du Cameroun, ils ont laissé une empreinte indélébile dans la culture russe.

Conclusion: Une leçon à tirer

L’histoire d’Abraham Petrovitch Hanibal et d’Alexandre Pouchkine n’est pas seulement une histoire du passé; elle constitue un puissant levier dans les relations contemporaines entre les États. Le Cameroun aurait pu, et aurait dû, tirer parti de cette histoire pour enrichir et approfondir ses relations avec la Russie.

Le temps nous dira si cette opportunité manquée sera reconnue et corrigée, mais il est clair que dans le monde moderne, où la culture est un outil puissant de la diplomatie, il ne suffit pas de se concentrer sur les aspects économiques et politiques des relations internationales.

L’histoire et la culture sont les piliers sur lesquels les nations construisent leurs relations. Elles offrent un chemin vers une compréhension et une coopération plus profondes. Le Cameroun aurait bien fait de se souvenir de cela à Saint Petersburg.

Arnaud Tchinda, 237online.com

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