Cameroun – Extrême-Nord: Six ex-otages Bamilékés échappent à Boko Haram

Au nom du chef de l’Etat Paul Biya, ils ont été reçus hier, par le gouverneur Midjiyawa Bakari à Maroua.
L’émotion était vive hier dans la salle des conférences des services du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord. Six ex-otages de Boko Haram ont été officiellement reçus au nom du chef de l’Etat, Paul Biya, par le gouverneur Midjiyawa Bakari. Il s’agit de six transporteurs qui ont été enlevés le 11 juin 2015 à 15 kilomètres de Dabanga sur la nationale N°1 par les membres de la secte Boko Haram. D’après le film de l’enlèvement raconté par Charles Talla, l’un d’eux, ce jour-là, leurs véhicules roulaient en convoi en provenance de Kousseri. Subitement, autour de 10h, plusieurs hommes lourdement armés jaillissent de nulle part. Ils commencent à tirer des coups de feu dans tous les sens. Face à la barbarie et à la violence des assaillants « nous n’avions pas de choix et obtempéré, nous avons », témoigne Charles Talla. « Avec célérité et brutalité, ils nous ont conduit en terre nigériane. Là-bas, en 210 jours, nous avons parcouru au moins neuf villages, question d’être le plus instable possible », poursuit le jeune homme d’environ 30 ans. « Nous avons été torturés, le repas que nous mangions ne ressemblait à rien. Mais il fallait manger pour survivre », renchérit Arnauld Njine, un autre ex-otage. En effet, c’est le 05 janvier dans la foulée des actions conjointes entre les armées camerounaises et nigérianes qui ratissent la frontière depuis quelques mois que les ex-otages réussissent à s’échapper des mains de leurs bourreaux. En fait, depuis le mois de novembre 2015, l’intervention des deux armées est montée en puissance. Des stratégies de combat dans le but d’éradiquer définitivement les terroristes Boko Haram ont été mises sur pied. En collaboration, les opérations camerounaises et nigérianes, telles que Emergence, commandée par le général de brigade Jacob Kodji, Alpha du BIR, commandée par le colonel Joseph Nouma et Laffia Dolle basée à Maidougouri au Nigeria, multiplient des assauts à la frontière. Des pressions sont faites de part et d’autres des deux pays. Les adeptes de Boko Haram sont en débandade et vont dans tous les sens. C’est le sauve qui peut », affirme Charles Talla. C’est donc dans cette ambiance que Arnauld Njine, Charles Talla, Njuetampuoui Idrissou, Mathurin Wokam, Pouamoun Ousman et Cédric Ngatchou, tous originaires de l’Ouest Cameroun s’échappent. Dans leur fuite, ce 05 janvier 2016, à tout hasard, ils aperçoivent à distance le « vert-rouge-jaune », c’était Fotokol. « En apercevant le drapeau du Cameroun, nous étions sûrs d’être au pays », raconte Charles Talla. Les éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) postés dans la ville les ont accueillis et sous instruction du Général de brigade Jacob Kodji, commandant de la RMIA 4, un hélicoptère les a ramenés à Maroua où ils ont eu droit à des soins et une alimentation adéquate pour leur permettre de reprendre les forces.
La cérémonie d’hier, d’après le gouverneur Midjiyawa Bakari, consiste à démontrer à l’ennemi que le Cameroun est débout. Plus que jamais nous sommes déterminés à éradiquer complètement Boko Haram », a-t-il affirmé. « Toutefois, je demande aux populations de ne point baisser la garde, car si Boko Haram est affaibli il n’est pas encore complètement anéanti », a-t-il poursuivi. Au nom du chef de l’Etat Paul Biya, il a remis à chaque ex-otage la somme de 500.000 F Cfa en précisant que « c’est un appui du chef de l’état qui vous permettra de regagner vos famille et de reprendre normalement vos activités ».

Joël MAMAN

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