Cameroun: Disposer d’un certificat de service civique pour intégrer la fonction publique

Emploi et chomage

C’est l’une des ambitions que nourri l’Agence du service civique national de participation au développement (Ascnpd) dans son vaste chantier de « réarmement moral » et d’insertion socioprofessionnelle.
L’incivisme au sein des administrations publiques camerounaises n’est plus un fait nouveau. Les chiffres ne sont certes pas disponibles, mais le phénomène semble avoir pris de l’ampleur. Une situation qui inquiète les autorités en charge des questions d’éducation civique. Face à ce phénomène, les responsables de l’Agence du service civique national de participation au développement (Ascnpd) ont perdu le sommeil. Pour renforcer le civisme au sein de l’administration publique, les experts de l’Agence proposent l’obtention d’un certificat de service civique comme pièce indispensable pour le dossier d’intégration à la fonction publique. Selon Mr Taossi, Directeur général de l’Ascnpd, «cette approche permettra d’avoir des fonctionnaires aux valeurs républicaines et citoyennes irréprochables. Les intéressés seront formés sur le sens de l’Etat et des Institutions, l’engagement patriotique…Ce qui leur permettra de servir la République dans la dignité», explique-t-il.
Engagée depuis trois ans pour la régression de la moralité publique en milieu jeune et l’insertion socioprofessionnelle, l’Ascnpd veut intensifier les campagnes de sensibilisation vers toutes les couches sociales. «Notre projet de performance prévoit une intensification des campagnes de sensibilisation auprès de toutes les couches sociales. Nous avons optés pour les campagnes de proximité. Dans les prochains mois, nous prévoyons des descentes dans les marchés, auprès des syndicats de moto taximan etc. la sécurité routière fait également partie de nos axes de priorité», explique M. Halidou Sadjo, responsable de la formation à l’Ascnpd.
Le volontariat n’est pas encore la chose la mieux partagée au sein de la société camerounaise. A cet effet, l’Agence veut développer l’esprit de « sacrifice et de générosité » à travers «l’instauration des journées mensuelles d’intérêt général dans l’ensemble du territoire ». Dans le même registre, l’environnement pénitencier est également ciblé. Les experts de l’Ascnpd entrevoient une «réduction de la peine préventive à la réalisation des travaux d’intérêt général ». Initiative qui « contribuera non seulement au désengorgement des prisons mais également favorisera l’insertion socioprofessionnelle des prisonniers », explique le responsable de la formation.
Pour poursuivre sa mission sur l’insertion socioprofessionnelle, l’Ascnpd prévoit la «création de dix villages pionniers ». Cette approche vise à «créer l’emploi aux jeunes formés et à promouvoir l’activité agricole. Dans les «villages pionniers », les jeunes seront appelés à exercer les activités agricoles. La grande partie des revenus issus de ces activités leur sera versée. L’autre partie entrera dans le financement et le fonctionnement des projets de l’Agence», explique M. Halidou Sadjo. Chaque «villages pionniers » devra contenir 50 jeunes.
L’atteinte des objectifs suscités exige des cadres de travail adéquats. A cet effet, il est prévu la réhabilitation des Centres de référence de l’ex Onpd à savoir : le Centre de Langui dans le Nord, Ndjoré dans le Centre, Mbalang à l’Adamaoua, l’Abba à l’Est, Meyo-Esse au Sud et Ekiliwindi dans le Sud-Ouest à fin de décentraliser les services d’accueil et de formation de jeunes.

Un budget rétropédalant
Le vaste chantier auquel s’est livré l’Ascnpd nécessite d’importants moyens financiers et humains pour sa réalisation. Face à une hausse des effectifs au fil des années, le budget réservé aux appuis conférés aux «jeunes volontaires » à l’issus de la formation afin de favoriser leur insertion socioprofessionnelle ne fait que s’amincir. En 2012, pour 6 milles jeunes volontaires formés, une enveloppe de 770 millions de francs CFA avait été réservée comme appui. Deux ans plus tard, mille volontaires se sont ajoutés et près de deux millions ont diminué dans l’enveloppe. En 2014, l’Agence a formé 7 milles volontaires. Ces derniers ont bénéficié de 517 millions de francs CFA. Pour l’année 2015, les 2.7 milliards de budget de l’Agence ne lui permettrons pas sûrement de résoudre le problème du sous-effectif du personnel auquel il fait fasse. «Actuellement, nous fonctionnons avec un chef d’antenne sans collaborateur dans chaque Région. Or, les demandes sont de plus en plus croissantes. Il devient dont presque impossible à ce dernier d’être à la hauteur des attentes. Nous sommes conscients de ce fait. Mais, nos moyens ne nous permettent pas encore de renforcer l’équipe. Pour les prochaines années avec l’instauration des villages pionniers et la réhabilitation des centres de référence, le problème en personnel se posera comme une nécessité de performance », explique un responsable de l’Agence.
Malgré les difficultés rencontrées, les responsables de l’Agence se réjouissent des résultats obtenus. «Nous avons déjà formé 13 milles jeunes volontaires. Soit 6 milles en 2012 et 7milles en 2014. De nos jours, tous sont déjà insérés dans le monde socioprofessionnel. En ce qui concerne des appelés, 4 milles ont été formé en 2014. Les tendances pour cette année sont haussières. Le travail abattu jusque-là est satisfaisant et les défis se multiplient », martèle le responsable de la formation. «L’objectif est d’aboutir à l’émergence d’une jeunesse épanouie, responsable, créative, dynamique et engagée dans la réalisation des objectifs de développement de la nation », précise le DG.

Benjamin Ombé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *