Les autorités espagnoles ont évoqué un lien entre la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération et son rapprochement avec la Russie. C’est ce qu’a annoncé lundi Nadia Calvino, ministre espagnole de l’Économie et des Finances dans une interview à la radio Catalunya Radio.
« J’ai réfléchi à nos dernières rencontres internationales, a-t-elle indiqué. Je préside le principal organe consultatif du Fonds monétaire international , et j’ai mené des réunions au printemps. J’ai constaté alors que l’Algérie se rapprochait de plus en plus de la Russie. »
« Je n’ai pas donc été vraiment surprise par ce que nous voyons se manifester aujourd’hui, et je pense que nous avons compris l’importance des actions conjointes », a-t-elle ajouté. La ministre a néanmoins assuré que l’Algérie garantissait les livraisons de gaz.
Pour rappel, l’Algérie a décidé le 8 juin de suspendre le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu le 8 octobre 2002 avec l’Espagne à cause de la position du pays européen vis-à-vis du Sahara occidental. Il a été annoncé plus tard que le pays arabe suspendrait toutes les opérations d’exportation et d’importation avec le royaume.
Le gouvernement espagnol a promis une réponse proportionnelle. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares s’est rendu vendredi à Bruxelles pour s’entretenir avec le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis. En revanche, le Parti populaire (PP) qui représente en Espagne l’opposition, considère cette suspension comme « une très mauvaise nouvelle pour notre pays » qui « est due à l’absence d’une véritable politique étrangère […], ainsi qu’aux revirements unilatéraux du premier ministre ».
