C’est une décision qui risque de faire l’effet d’une bombe dans le landerneau politique camerounais. Robert Kona, président fondateur du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), vient de confirmer l’exclusion définitive de Cabral Libii et de 23 autres cadres du parti. Une annonce fracassante relayée en exclusivité par 237online.com, qui vient clore plusieurs jours de tractations et de flou artistique savamment entretenu par certains responsables de la formation politique. Le couperet est donc tombé pour le député Libii et ses proches, accusés de « double jeu » et d’« agenda caché » par le patron historique du PCRN.
Paul Atanga Nji, arbitre en dernier ressort de la crise du PCRN
C’est par un courrier en bonne et due forme adressé le 28 mars 2024 à Paul Atanga Nji, le tout-puissant ministre de l’Administration territoriale, que Robert Kona a officialisé sa décision. Un document explosif dont 237online.com a pu se procurer une copie, et qui liste noir sur blanc les 24 personnalités visées par cette purge sans précédent. En tête de liste, on retrouve sans surprise Cabral Libii himself, devenu au fil des mois la bête noire de Robert Kona et l’homme à abattre au sein du PCRN. Mais la sanction frappe également d’autres figures de proue du parti, à l’instar d’Armand Okol, jusqu’ici directeur de la communication et fidèle parmi les fidèles de Cabral Libii.
Guane Wanie Romain, le « traître » qui a tenté de semer le doute
Pourtant, jusqu’au bout, certains cadres ont tenté de semer le doute sur la réalité et l’effectivité de ces exclusions. C’est notamment le cas de Guane Wanie Romain, un responsable qui s’est répandu dans les médias ce week-end pour affirmer que « personne n’a été suspendu » et que tout ceci n’était que pure affabulation. Une sortie médiatique qui a fait bondir Robert Kona, lequel a aussitôt dénoncé un « imposteur » au « double jeu » et à « l’agenda caché ». « Il est le seul à savoir les tenants et les aboutissants de ce jeu à double facette au point de contester une décision d’exclusion définitive de certains membres dûment signée par moi-même », a tonné le président fondateur dans un communiqué au vitriol publié le 30 mars.
Vers une implosion inéluctable du PCRN ?
Avec cette confirmation fracassante de Robert Kona, c’est peu de dire que le PCRN s’enfonce un peu plus dans la crise et les déchirements internes. Cabral Libii et ses partisans, qui continuent de contester la légitimité du président fondateur, ne manqueront pas de crier au « coup d’État » et à la manipulation politique. Mais Robert Kona semble bien décidé à reprendre la main et à faire le ménage au sein de son parti, quitte à précipiter une implosion que beaucoup jugent désormais inéluctable. Une chose est sûre : avec cette exclusion choc de Cabral Libii, c’est un véritable séisme politique qui secoue le microcosme politique camerounais. Et nul doute que les répercussions de cette décision historique se feront sentir pendant de longs mois, voire de longues années.
