« Libérez Bruno Bidjang ! » : le patron de presse Aristide Bounah monte au créneau

Aristide Bounah et Bruno

La détention controversée du journaliste Bruno Bidjang continue de faire réagir la profession au Cameroun. Dans une tribune au vitriol, le patron de presse Aristide Bounah exige sa libération immédiate, dénonçant une atteinte grave à la liberté d’expression. Analyse.

La tension est à son comble dans le petit monde de la presse camerounaise. Suite à l’arrestation mouvementée du journaliste Bruno Bidjang, accusé de propos séditieux, la plume acérée du patron de presse Aristide Bounah s’abat sans retenue sur le gouvernement.

Une arrestation toujours pas digérée

Pour rappel, Bruno Bidjang est accusé d’« incitation à l’insurrection » après avoir critiqué à l’antenne la hausse des prix du carburant et ses conséquences économiques. Des propos qui lui ont valu d’être jeté en prison, suscitant une vague d’indignations.

Une « injustice » qui reste toujours en travers de la gorge d’Aristide Bounah. Dans sa tribune cinglante, le directeur de publication du journal Le Code fait part publiquement de son courroux. « En détenant Bruno Bidjang pour avoir simplement exprimé son opinion, le gouvernement viole ses droits les plus élémentaires » s’emporte-t-il.

Un droit constitutionnel bafoué

Mais au delà du cas Bidjang lui-même, c’est surtout le principe constitutionnel de la liberté d’expression qui aurait été bafoué selon Aristide Bounah. Et le patron de presse de rappeler le contenu sans ambiguïté de l’article 19 de la loi fondamentale camerounaise :

« Tout individu a droit à la liberté d’expression […]. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir et de répandre des informations et des idées sans considération de frontières ».

Difficile d’être plus clair. D’où son appel solennel à libérer le confrère incarcéré.

La profession dans le viseur

Mais au delà du journaliste Bidjang, c’est toute la profession que le pouvoir tenterait de museler à travers cette affaire selon Aristide Bounah. « Étouffer la voix d’un journaliste revient à étouffer la démocratie » assène-t-il ainsi.

Et de pointer du doigt la récente interdiction faite aux employés du groupe L’Anecdote (média de Bruno Bidjang) de commenter l’actualité sur les réseaux sociaux. Une « atteinte supplémentaire à la liberté individuelle et à la diversité des opinions » dénonce encore Aristide Bounah.

Bref, à ses yeux, l’affaire Bidjang n’est que la partie émergée de l’iceberg d’une volonté politique de bâillonner toute voix critique émanant des médias. D’où son cri du cœur : « Libérez Bruno Bidjang ! ». Un appel qui trouvera-t-il écho ?

Par Félicien Eboa, 237online.com

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