Le Procureur Eboko Jean Simplice révoqué sur fond de scandale de corruption

tribunal de bonanjo

Un nouveau séisme ébranle le système judiciaire camerounais. Le Procureur du Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo, Eboko Jean Simplice, vient d’être relevé de ses fonctions par décret présidentiel, après des accusations de corruption. Retour sur une affaire symptomatique des maux qui minent la justice du pays.

100 millions de FCFA pour « tordre le droit« 

Tout est parti d’un enregistrement audio qui a fuité dans les médias la semaine dernière. On y entend un homme, présenté comme le Procureur Eboko Jean Simplice, réclamer la somme de 100 millions de FCFA à un justiciable en échange d’une décision favorable dans un dossier.

Des allégations explosives, qui ont immédiatement suscité un tollé au sein de l’opinion. Face à l’ampleur du scandale, la réaction des autorités ne s’est pas fait attendre : dans un décret rendu public ce jour, le Président de la République a mis fin aux fonctions du mis en cause.

Le parquet de Bonanjo dans la tourmente

Ce n’est pas la première fois que le tribunal de première instance de Douala Bonanjo est éclaboussé par des affaires de corruption. Déjà en 2019, une enquête de notre confrère Kalara Online révélait l’existence d’un vaste réseau de racket au sein de cette juridiction.

« Le cas d’Eboko Jean Simplice est loin d’être isolé. Il est juste le symbole d’un mal profond qui ronge notre système judiciaire« , estime un avocat au barreau du Littoral. « Il est urgent d’assainir en profondeur le fonctionnement de nos tribunaux, à commencer par celui de Bonanjo« .

Restaurer la confiance en la justice

Au-delà de ce cas individuel, cette affaire pose une nouvelle fois la question de l’intégrité de la justice camerounaise. Avec 62% des citoyens affirmant avoir été confrontés à la corruption judiciaire selon un récent sondage de l’institut IWEPS, la défiance envers l’institution atteint des sommets.

Pour tenter de restaurer la confiance, le gouvernement mise sur la prochaine session du Conseil Supérieur de la Magistrature. Au menu : des sanctions exemplaires contre les magistrats corrompus, mais aussi des mesures de fond pour améliorer les conditions de travail et renforcer la déontologie des juges.

Mais le chemin sera long pour convaincre des Camerounais échaudés par des décennies de scandales à répétition. Plus que jamais, les actes devront rapidement suivre les paroles pour que la justice redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : le pilier d’un État de droit au service de tous les citoyens.

Par Christian Bomo pour 237online.com

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