AG élective des médecins camerounais : Cinq candidats disent non à l’immixtion d’Elecam

Le DG de ELECAM

Absents à la réunion préparatoire présidée par le ministre de la Santé publique le 12 janvier dernier, ces aspirants au poste de président de l’Ordre national des médecins du Cameroun annoncent au directeur général d’Elections Cameroon qu’il n’a pas qualité de superviser les élections au sein de leur ordre selon la loi.

Elections Cameroon (Elecam) n’a pas qualité d’organiser les élections du 18 janvier prochain. C’est ce que expliquent dans une lettre datée du 13 janvier 2023, les cinq absents à la réunion de concertation avec le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie pour préparer l’Assemblée générale extraordinaire élective du 18 janvier prochain à laquelle, la grande annonce a été celle de l’organe Elecam qui s’occupera des opérations électorales jusqu’à la proclamation des résultats. Il s’agit des candidats au poste de président à l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc) : le Dr Olga Mankollo Bassong, le Dr Rodolphe Fonkoua, le Dr Théodat Hyacinthe Manga, le Dr Claude Bernard Kamta Ngui et le Dr Jean Berthelot Zambo.

En vertu de leur loi…

A l’unisson, ces candidats affirment par écrits que c’est par déclaration du ministre de la Santé publique faite à la télévision nationale qu’ils ont appris que c’est Elecam qui organisera les futures élections de leur ordre. Ils rappellent donc au directeur général d’Elecam, Erik Essousse que la loi N°90/036 du 10 août 1990 relative à l’exercice et à l’organisation de la profession de médecin de même que le décret N°92/265 du 22 juillet 1992 fixant les modalités d’application de la foi organique susvisée ne permettent en aucun cas une immixtion d’un organisme extérieur dans l’organisation des élections au sein de leur ordre. « Le règlement intérieur et le code de déontologie récemment adoptés confient l’organisation de leurs élections aux SEULS médecins », lit-on dans la correspondance adressée au directeur général d’Elecam. Ils promettent pour mieux se faire comprendre de transmettre à toutes fins utiles au directeur général d’Elecam, les actes. Les cinq candidats concluent dans leur correspondance, de ce qui précède : « Il résulte que votre présence dans un lieu privé et sans base légale n’est pas souhaitable et espérons que vous le comprendrez aisément afin de ne pas porter atteinte à l’image de votre institution. Nous vous invitions encore une fois à vous mettre en marge des élections d’un ordre professionnel ».

Or, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie a évoqué pour justifier cette décision au cours de ladite réunion : la transparence. « Nous avons sollicité l’organe du gouvernement, Elecam qui a la compétence, la technique nécessaire à cet effet. L’objectif est d’avoir une élection transparente. Ce 13 janvier, nous aurons une réunion avec Elecam », a-t-il expliqué. Seuls, le Pr Noël Essomba et le Dr Pierre Yves Bassong y étaient présents et n’avaient visiblement pas souligné un inconvénient par rapport à cette décision. Et dès l’entame de cette réunion, le ministre de Santé publique s’était voulu clair sur l’intérêt du gouvernement à suivre de près l’élection du président de l’Onmc : « Notre intérêt n’est pas d’avoir la main mise sur une quelconque structure comme l’affirment plusieurs personnes. Il est question de mieux préparer l’élection du 18 janvier 2023 dans l’équité et la sincérité parce que le gouvernement a besoin d’un Ordre fort, puissant qui pourra lui donner des conseils sur un ensemble de questions, de problématiques liées à la santé. Ce que nous faisons actuellement, on l’a déjà fait pour l’Ordre des pharmaciens et des opticiens sans que cela ne fasse autant de bruits comme c’est le cas actuellement avec l’Ordre des médecins ».

Vers un autre report ?

L’Ordre aura-t-il finalement à sa tête un président ? Les élections n’ont pas eu lieu le 29 décembre 2022 comme prévu et voilà que les cinq candidats décidément contre certaines décisions annoncent un autre renvoi des élections du 18 janvier prochain. « Nous vous prions de noter qu’une procédure tendant à annuler le processus électoral est pendante devant le tribunal de Grande instance du Mfoundi à Yaoundé et que les candidats que nous sommes avons saisi le juge de référé du tribunal de de Première instance de Yaoundé Centre administratif pour la suspension du processus électoral en raison de nombreux manquements dont vous prendrez connaissance dans les assignations », poursuivent-ils. L’on en saura peut-être plus à la veille ou au soir du mercredi 18 janvier si l’élection sera de nouveau reportée ou aboutira à un dénouement.

Guillaume Aimée Mete

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *