Cameroun – Vente de cannabis: trois jeunes risquent 10 ans de prison

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La répression contre le trafic de stupéfiants continue de plus belle au Cameroun. Dans la nuit du 6 décembre dernier, trois individus ont été arrêtés en pleine vente de sachets de cannabis à Yaoundé. Incarcérés depuis plus d’un mois, ils risquent jusqu’à 10 ans ferme alors que le dossier semble mince.

Une arrestation pour quelques sachets de cannabis

Tout commence par une banale patrouille nocturne des forces de l’ordre le 6 décembre dernier au lieudit « Borne Fontaine » à Yaoundé. Quand soudain, un attroupement suspect capte leur attention : trois jeunes sont en train de procéder à ce qui ressemble fort à une transaction de stupéfiants.

Interpellés sur-le-champ, les trois suspects prénommés Serge, Mildred et Carine sont trouvés en possession de plusieurs petits sachets de marijuana, apparemment destinés à la revente au détail. Placés en garde-à-vue puis en détention provisoire le 21 décembre au terme de leur audition, ils clament pourtant tous les trois leur innocence. En vain.

Jusqu’à 10 ans requis pour quelques grammes

Un mois plus tard, le parquet a donc décidé de renvoyer le trio devant le tribunal correctionnel pour « détention et vente de cannabis ». Verdict attendu dans quelques semaines seulement.

Mais en cas de condamnation, ils risquent extrêmement gros : jusqu’à 10 ans de prison ferme et 1 million FCFA d’amende au Cameroun pour ce simple délit de vente de stupéfiants. Une peine complètement disproportionnée face aux maigres quantités de cannabis appréhendées sur eux ce soir-là.

La politique du chiffre en question

Preuve que la politique ultra-répressive en matière de drogue menée tambour battant dans le pays commence à faire tache. Sous la pression de Yaoundé, les forces de l’ordre multiplient les arrestations hastives de petits consommateurs et dealers sans envergure.

Quitte à gonfler artificiellement des dossiers minces pour améliorer les statistiques, au mépris de la présomption d’innocence et du principe de proportionnalité des peines. Une stratégie du chiffre qui atteint ici ses limites, au grand dam de Serge, Mildred et Carine. Ces dommages collatéraux d’une guerre à la drogue à deux vitesses attendront leur procès le ventre noué, en espérant un miracle de la justice camerounaise

Par Mickael Tamba pour 237online.com

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