Cameroun, Hausse des prix des hydrocarbures: Déclaration de L’Union des Populations du Cameroun (UPC)





L’Union des Populations du Cameroun (UPC) exprime sa profonde préoccupation, suite aux récentes mesures prises par le gouvernement, mesures qui se traduisent par une hausse importante du coût de la vie, à travers la hausse du prix de l’essence. [pagebreak]Cette préoccupation porte à la fois sur la gouvernance, les choix de politique économique faits par le gouvernement, et la maîtrise que notre pays a de son propre destin.
Chacun sait que depuis trois ans au moins, le gouvernement envisage de supprimer la subvention de l’essence mise en place à la suite des émeutes de 2008. C’est ainsi que dans le budget de cette année 2014, il n’a prévu que la moitié à peine de l’enveloppe nécessaire pour la subvention aux carburants. Les mesures prises il y a quelques jours étaient donc programmées depuis plusieurs mois.
L’UPC s’étonne que pour une décision prévue de si longue date, le gouvernement n’ait pas cru devoir consulter les partenaires sociaux, notamment les syndicats de travailleurs et les syndicats de transporteurs, comme il s’y était engagé au sortir de la crise de 2008.
L’UPC observe que le SMIG du Cameroun est le plus bas d’Afrique Centrale. Elle déplore qu’une importante mesure d’accompagnement comme son relèvement n’ait été envisagée qu’après coup, alors qu’elle touche des populations parmi les plus vulnérables.
L’UPC retient que La hausse des salaires était nécessaire. Elle souligne cependant qu’une hausse uniforme de 5% est insuffisante et socialement injuste, parce qu’elle demeure insignifiante pour les plus bas salaires.
Le gouvernement avait la possibilité de diminuer les taxes pour mettre fin à la subvention. Il a préféré faire porter au consommateur la charge que l’Etat ne veut plus supporter. La hausse des prix du carburant provoquera la hausse des prix du transport et par conséquent une hausse générale des prix, à commencer par les prix des denrées de première nécessité. Les populations déjà pauvres du Cameroun vont se retrouver dans la misère.
L’UPC déplore le caractère résiduel des intérêts nationaux dans la chaîne de l’offre des hydrocarbures au Cameroun (exploration, extraction, raffinage, stockage, transport, distribution), chaîne largement dominée par des intérêts étrangers, à l’exception notable de la SONARA et de la SCDP.
Elle déplore, comme grave paradoxe à la source de nos problèmes actuels, que:
Le Cameroun produise un pétrole qu’il ne raffine pas mais qu’il exporte brut
Le Cameroun raffine un pétrole qu’il ne produit pas, mais qu’il achète à prix d’or sur le marché international
L’UPC exhorte le gouvernement à mener rapidement à son terme la modernisation de la SONARA, pour lui permettre enfin de raffiner le pétrole camerounais. Cette modernisation évitera au gouvernement de persister dans des mesures injustes et antisociales qui, pour protéger les marges bénéficiaires et les intérêts étrangers, diminuent le pouvoir d’achat et les chances de survie des populations camerounaises.
L’UPC se félicite de l’admission du Cameroun à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE). Elle veut espérer que les Camerounais sauront enfin combien leur rapportent la production de pétrole, de gaz et l’exploitation des autres ressources minières.
L’UPC voudrait croire que pour des raisons de bonne gouvernance, et par souci de transparence, compte sera désormais rendu aux populations du Cameroun de l’utilisation des fonds ainsi récoltés.
Soucieuse du Développement durable du Cameroun et du Mieux être des populations, l’UPC propose au gouvernement de créer un Fonds Social de la Nation qu’alimentera un prélèvement systématique sur les ressources provenant de l’exploitation des richesses naturelles du Cameroun.

Fait à Yaoundé, le 9 juillet 2014

Le Président, ONANA Victor Le Secrétaire Général, LOUKA Basile

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