Cameroun – Ras-le-bol : Des instituteurs menacent de faire grève

Une institutrice et un élève

Le syndicat des instituteurs contractuels et des maîtres des parents s’insurge contre les négligences dont ils sont victimes de la part des ministères de l’Education de base et de la Fonction publique.

« Si l’instituteur (…) n’est plus une priorité pour vous, que deviendra l’école républicaine ? », interroge Charles René Koung. Dans un préavis de grève adressé au ministre de l’Education de base le 2 février dernier, en même temps que ses homologues de la Fonction publique, des Enseignements secondaires et de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le président du Syndicat national des instituteurs contractuels et des maîtres des parents (Snicomp) attire une nouvelle fois l’attention des pouvoirs publics sur le peu d’intérêt qui est donné à la situation administrative et financière de ses membres. Si la situation ne connaît pas une évolution notable, il informe qu’un débrayage sera observé par ces derniers, du 14 au 18 février 2022. 237online.com « Celle-ci consistera en un arrêt total des cours dans les salles de classes », explique-t-il. Les raisons de la colère sortent des blocages observés dans la gestion de leurs carrières. Pour lui, même d’éventuelles difficultés budgétaires ne sauraient justifier cet état de fait.

« Les actes d’avancements ne sont plus payés, ni remis aux intéressés », regrette le président du Snicomp. « Beaucoup d’entre eux accumulent déjà plusieurs avancements non payés, tandis que d’autres continuent d’avancer en tant que contractuels alors qu’ils sont déjà fonctionnaires », ajoute-t-il. En effet, « plusieurs vagues d’instituteurs recrutées par le Minedub et le Minfopra sont à ce jour sans salaires ni rappels pour certains. Ces instituteurs travaillent dans des conditions misérables et ont été réduits à de simples mendiants. De nombreux enseignants accumulent des arrêtés et décrets d’intégration, des allocations familiales, des primes de sujétion, des arriérés de vacation au Cep et autres qui ne sont pas payés », égrène-t-il.

Des blocages similaires avaient entraîné il y a quelques années la création d’un virulent collectif des « enseignants indignés » chez leurs collègues du secondaire. Et là où les syndicats classiques étaient devenus aphones, elle a capitalisé les frustrations de ces milliers de jeunes fonctionnaires pour obliger le gouvernement à planifier le paiement de leurs arriérés. Bien que ce dernier ne tienne pas toujours ses engagements, les enseignants indignés avaient démontré leur capacité de mobilisation et de nuisance lors des obsèques de Njomi Tchakounté, l’enseignant de mathématiques poignardé par son élève dans un lycée de Nkolbisson.

S. M. / 237online.com

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