Cameroun – Manuel Wandji: «Ama Tutu Muna et Ruben Binam ont détourné mon projet»

Dans une interview accordée à nos confrères de Mutations le 27 février dernier, le chanteur et percussionniste s’est vraiment lâché.
Entre révélations et coup de gueule, ce dernier ose en dénonçant son ancien collègue Ruben Binam et le rôle trouble de la Minac qui se sont arrogés son projet «Culture Mboa»; il évoquera également la sombre réalité de ses droits à la Socam…
L’affaire «Culture Mboa»… Les dessous
Pour certains qui l’ignorent encore, le projet «Culture Mboa» avait été initié par le chanteur et percussionniste Manuel Wandji, nous étions alors en 2006 et ce dernier sortait fraîchement son premier bébé musical, qui d’ailleurs portait son nom «Wambo». Heurter par le problème de distribution de celui-ci, c’est sur conseils de Pierre Akedengue (lui-même distributeur d’œuvres à l’époque) qu’il pensera à mettre sur pied, un petit réseau de distribution. Mais Wambo, manquant un peu de repères, confiera cette tâche au groupe «Macase», avec lequel il bosse et maîtrise mieux, particulièrement à son pianiste Ruben Binam qui lui semblait droit: «Il me semblait une personne honnête», confiera ce dernier à une consœur de Mutations… Ruben venant (à cette époque-là) de créer son propre label «Alizé équateur» qui a signé le premier album du groupe X-Maleya, il a semblé opportun et judicieux à Wambo de l’associer à son projet, dans son volet associatif et lui-même Wambo dans le commercial.

Deux années après (en 2008), alors que Mme Ama Tutu Muna venait de prendre les règnes du Minac, les deux compères lui proposent le fameux projet. Après étude, cette dernière le trouvera très salutaire pour le développement artistique et promettra le financer à hauteur de 100 millions de F Cfa. Une nouvelle qui selon Wambo, mettra le feu dans la maison: «Je pense que c’est à partir de là que mon collègue Ruben Binam a complètement pété les plombs et a voulu s’accaparer du projet», va-t-il confirmer.

Ce dernier s’est indigné du fait que l’ «honnête» Ruben qu’il a connu, soit allé rencontrer la ministre à son issu, lui disant qu’il aurait été le seul à avoir financé le projet or, «il n’avait pas mis un seul centime dedans», s’irrite Manuel Wambo. Et le pire arriva: «C’est ainsi que Mme Ama tutu Muna m’éjecta de mon propre projet, alors que c’est moi qui le lui avais présenté», affirme alors l’artiste, avant d’ajouter: «A eux deux, ils ont réussi à détourner mon projet». Le percussionniste aura pourtant fait des pieds et des mains pour restaurer la vérité, en vain: «Chaque fois que j’ai voulu alerter la ministre, elle n’a jamais voulu me recevoir en audience».

Depuis lors, pas mal de rebondissements se sont fait observer et de l’eau a coulé sous les ponts. Manuel Wandji aurait finalement eu gain de cause: «Finalement, elle s’en est rendue compte et il y a quelques mois, elle a à son tour lâché Ruben ». La suite, nous la connaissons tous. Ruben a été entendu à la police judiciaire et plusieurs plaintes ont été enregistrées contre sa personne. Sur ce point, Wambo s’est encore exprimé: «Aujourd’hui, Ruben est inquiété par la justice. Tout le collectif a porté plainte pour détournement. A la fondation Eboa lottin, il a volé des millions en sortants des coffrets du feu Eboa Lottin et il me doit plus d’un million».

La Socam…
A la suite de la question selon laquelle Manuel Wambo aurait perçu ses droits d’auteur, ce dernier répondra par la négative: «Je n’ai jamais reçu un centime; pourtant je me suis inscrit. Mais quand vous arrivez là-bas, il n’y a jamais votre nom sur les listes; j’ai même entendu parler de 700 millions de déficit, alors que la société n’existe même pas depuis 6 ans. Où est passé l’argent»? s’interroge-t-il. Pour lui: «Nous, les vrais artistes de ce pays, nous n’avons rien. Le percussionniste se dit indigné de voir des noms qu’il ne connait même pas, avant de soutenir que: «La Cmc était mieux, tous les 6 mois, on était payé». Il conclura en ces termes: «Je pense qu’il valait mieux garder la Cmc, quitte à demander plus de transparence».

Son nouvel album «Voyage et Friend»
Dans cet album, on retrouve plus un musicien, producteur, bref un touche-à-tout, plutôt que le chansonnier qu’on a l’habitude d’écouter; cette ballade musicale tient alors lieu de carnet d’adresse, avec des morceaux purement instrumentaux, aux textes très variés. Si cette galette a été très bien reçue du côté des Etats-Unis, de la France ou encore en Corée (comme le dit l’auteur), Manuel Wandji en concoctera une version simplifiée à l’effet de permettre à ses compatriotes camerounais de la découvrir également. Ses collaborations dans cet album, avec Kareyce Fotso et un certain Manu Dibango, ajoutent un parfum de plus à cette œuvre qui dégage déjà beaucoup d’originalité.

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