Guerre contre boko haram: Révélations sur l’engagement de la Russie

L’engagement de la Fédération de Russie aux côtés du Cameroun est un soutien occidental inespéré dans la guerre contre l’organisation terroriste salafiste, djihadiste, takfiriste, anti occidentaliste. Qu’est-ce qui justifie ce front à travers cette nouvelle collaboration militaire et cet intérêt du Cameroun pour la Russie ?
ne solidarité internationale s’organise méthodiquement autour du Cameroun dans la défense de son intégrité territoriale actuellement mise à mal. L’engagement le plus concret, hormis celui de la Chine, vient de la Fédération de Russie. Elle passe ainsi pour être le moteur de cette dynamique nouvelle fédérée autour d’une action en soutien multiforme le plus à même de rasséréner le Cameroun dans sa guerre déclarée le 17 mai 2014 à Paris, contre le groupe terroriste Boko Haram. Vendredi, 17 janvier 2015, par la voix de son plénipotentiaire au Cameroun reçu en audience par Paul Biya, la Russie n’a pas caché sa détermination à apporter son aide à ce pays d’Afrique centrale, considéré comme étant l’Afrique en miniature, sujet à des actes terroristes.
Nicolay Ratsiborinski, l’ambassadeur accrédité à Yaoundé pour le compte du pays le plus vaste de la planète doté d’une population estimée à 146,5 millions d’habitants environ, a fait savoir que celui-ci était disposé à fournir au Cameroun toute l’aide nécessaire pour résoudre l’épineuse question de l’insécurité qui prend des proportions inquiétantes. Pour ce faire, il faudrait mettre en place une synergie à la fois militaire, économique et sociale, gage de la réussite de cette lutte engagée contre la secte Boko Haram. Il a été fondé en 2002 à Maiduguri par Mohammed Yusuf, tué en 2009.
Son héritier, Abubakar Shekau, aujourd’hui à la tête d’un effectif estimé de 8.000 à 30.000 hommes, et 50.000 sympathisants entend faire de ce mouvement classé comme organisation terroriste par le Conseil de sécurité des Nations unies, une très forte armée conquérante. Il a annoncé le 5 janvier dernier, sa ferme volonté de reconquérir les anciennes terres du Califat de Sokoto. Comme on le voit, la menace est là, et manifestement, elle semble avoir pris de l’importance aux yeux de la Fédération de Russie. Au courant de l’année en cours, la Russie va équiper les forces nationales de Défense d’un armement militaire high-tech, de dernière génération. Cela englobe la dotation d’une artillerie lourde, de missiles, de la couverture antiaérienne, d’un système antiaérien de missiles, de canons et du matériel roulant blindé pour le transport des troupes. Sous la houlette d’instructeurs Russes, des civils et militaires du pays se spécialiseront à l’utilisation de cet arsenal dont il ne fait aucun doute qu’il sera utilisé à bon escient pour des résultats satisfaisants, notamment la sécurisation de nos frotières, contre les attaques meurtrières dont le pays est victime à partir du Nigeria. De plus, la Russie bientôt engagée dans la réalisation de certains projets d’infrastructure et de développement au Cameroun, notamment dans la Région de l’Extrême-Nord, entend approvisionner le pays dans un délai d’un mois, avec la fourniture d’une importante cargaison d’aide humanitaire et du matériel de protection civile en faveur des refugiés. Le 28 août 2013 avoir signé un contrat avec le ministère camerounais de la Défense pour la livraison des hélicoptères MI-17. En 2013, le 28 août, à la faveur du Salon de l’Aéronautique Maks 2013, Edgard Alain Abraham Mebe Ngo’o, le ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense avait signé un contrat, premier dans le domaine de la coopération technique et militaire conclu entre la Russie et le Cameroun, avec l’entreprise d’exportation d’armement russe, «Rosoboronexport», pour la livraison des hélicoptères de type Mi17 dont le coût, selon une source militaire, peut culminer à 9 milliards de F Cfa (18,3 millions de dollars Us). Les prémices de cette coopération militaire entre les deux pays dont les relations diplomatiques ont été nouées le 20 février 1964 semblent trouver leurs origines lors de la visite au Cameroun le 27 février 2014 au Cameroun de Sergei Lavarov. Le ministre russe des Affaires étrangères s’était fait l’écho de son pays, préoccupé par la question de la sécurité dans le Golfe de Guinée. Des ressortissants russes avaient été répertoriés sur le tableau de chasse des ravisseurs dans cette zone. Aujourd’hui forts de leur coopération multiforme, et face à la menace Boko Haram, le Cameroun et la Russie interpellent l’Organisation des nations unies pour que l’institution internationale joue son rôle d’arbitre dans ce que le représentant de la diplomatie russe considère comme une excroissance du terrorisme mondial. Les deux pays entendent davantage raffermir leur coopération dans d’autres domaines dont le besoin se fait sentir. De fait, il ressort de certains indicateurs la faible teneur en échanges commerciaux entre la Russie et le Cameroun. C’est ainsi que le Russian Business Center (Rbc) de Yaoundé, dont l’objectif principal est de contribuer à l’accroissement de la coopération économique entre le Cameroun et la fédération de Russie, a été récemment porté sur les fonts baptismaux.

Olivier Mbelle

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