Dans la nuit du 12 septembre 2015, l’armée camerounaise a tué trois membres de Boko Haram, qui avaient attaqué ses positions dans la localité de Bargaram, dans l’arrondissement de Hilé-Alifa.
«Ils voulaient profiter de la nuit pour attaquer notre détachement, mais nous étions sur nos gardes», temoigne une source militaire. Selon divers témoignages, les assaillants étaient venus montés sur des chevaux. Il faut dire que la recrudescence des attaques dans le Mayo-Sava et le Logone et Chari correspond à une intense activité militaire de l’armée nigériane qui concentre aux frontières du Cameroun de nombreux combattants de la secte tant et si bien que, plus un seul jour ne passe sans qu’on ne signale une incursion des terroristes de la secte en un point du territoire national.
Toujours dans la nuit du 12 septembre 2015, cette fois à Kerawa dans l’arrondissement de Kolofata, des membres de Boko Haram ont cambriolé plusieurs domiciles, tirant des coups de feu en l’air et emportant au passage des denrées alimentaires et des effets vestimentaires. «Ils sont venus chercher de la nourriture. La situation est critique pour eux, et nous devons nous attendre à ces exactions », explique Boukar, un riverain. C’est dans cette perspective qu’il faut peut-être aussi situer l’attaque de Doublé survenue la veille, et qui a coûté la vie à quatre éleveurs.
Ou encore celle de Bamé, ce même 11 septembre 2015 à la suite duquel quatre bergers ont été enlevés et un important troupeau de boeufs convoyé en direction du Nigeria. Si Boko Haram multiplie les exactions, la vigilance de la population est toutefois de plus en plus vive. Le 12 septembre 2015, elle a ainsi permis l’arrestation du nommé Banah, recherché par les forces de défense et de sécurité et qui croyait pouvoir trouver refuge dans le village Djaoudé dans l’arrondissement de Petté.
DAVID WENAÏ
