Cameroun: Batailles pour le poste d’adjoint à la Mairie de Bangou

Certains conseillers municipaux militent pour le remplacement immédiat de Paul Sikapin actuellement incarcéré à Kondengui.
En détention provisoire pour détournement des dénier publics, le cas de Paul Sikapin, 1er adjoint au maire de la commune de Bangou a été évoqué lors de la séance du conseil municipal qui s’est déroulée le 15 janvier 2016. C’est Ulrich Fankam, l’ancien 1er adjoint qui a évoqué le sujet.
«Nous avons une mairie qui fonctionne avec deux personnes vieillissantes. Le maire et l’un de ses adjoints qui sont des retraités. L’autre adjoint est depuis longtemps épinglé par l’opération Epervier. N’y a-t-il pas lieu de songer à son remplacement pour maintenir notre mairie fonctionnelle? », s’est-il interrogé. Le débat est lancé et les avis tranchés. L’unanimité observée lors de l’adoption du budget s’estompe. Ceux qui militent pour le remplacement de l’adjoint emprisonné s’appuient sur deux arguments : il faut faut continuer les travaux engagés ; il faut maintenir l’équilibre de la représentation des groupements au sein de l’exécutif municipal à Bangou.
L’ex-coordonateur du programme national d’appui à la filière maïs (Pnafm), Paul Sikapin, qui est sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, doit aussi perdre ses fonctions de premier adjoint au maire, tout comme il a été relevé de ses fonctions au Minader depuis plus d’un an, martèle Ulrich Fankam. « Ne serait-ce que provisoirement, en attendant que le tribunal criminel spécial tranche définitivement sur le sort de ce dernier », poursuit un autre conseiller.
Le préfet, invité pour arbitrer ce litige se réfère à la loi en affirmant que l’affaire de l’interpellation du premier adjoint, malgré la durée, est encore à la phase d’instruction. Et donc, tant qu’il n’est pacondamné par la justice, rien ne peut obliger à le remplacer. Le patron du département des Hauts-plateaux précise son argumentaire en s’appuyant sur la loi 2004 qui limite les cas pouvant amener à faire un constat d’abandon de poste d’un adjoint au maire à des situations précises :
le décès, la démission ou la révocation par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. «Même en nommant un intérimaire, cet intérimaire va prendre goût, il y aura difficulté à trancher si Paul Sikapin est dès demain reconnu innocent et relâché », ajoute le préfet Luc Ndongo. D’où sa volonté à marteler qu’il faut attendre que le Tcs tranche. En attendant, il conseille au maire de s’appuyer davantage sur le soutien des conseillers municipaux en multipliant des commissions qui vont travailler. Le maire a rappelé qu’il est résident et apte à travailler en permanence. « Il vaut mieux des vieux fatigués et présents au poste tous les jours que des jeunes qui ne sont présents à la mairie qu’une fois par semaine », a répondu le maire Charles Nana à ceux qui pointent son âge avancé. Le conseil municipal a permis de voté un budget de 429 millions.
Une baisse par rapport au précédent budget qui était de 529 millions. La mairie qui fonctionnait avec les subventions obtenues grâce à l’entregent de son défunt maire, Rosette Mboutchouang (belle-mère du président) doit désormais récolter des recettes auprès de sa population. Une dizaine de délibérations ont été adoptées dans l’optique de faciliter le fonctionnement de la toute nouvelle recette municipale de la mairie de Bangou.

Honoré Feukouo

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