Cameroun – Menace des réseaux sociaux : S’achemine-t-on vers un coup d’État réussi ?

Présidentielle camerounaise : 6,5 millions d’électeurs pour départager 9 candidats

Si les dérives récentes  des réseaux sociaux n’ont pas suffisamment eu de quoi inquiéter les cadres camerounais, l’audace incontrôlée  de ces plateformes pourrait augurer d’une issue fâcheuse pour le régime en place.
Il est  indubitable que le coup d’État  du 06 Avril 1984 a échoué parce que la radio nationale  l’a voulu. L’ingéniosité de  Gabrielle EBILI, technicien de la CRTV à cette heure, lui avait permis en effet  de contrecarrer les plans des mutins, qui avaient l’objectif claire de déchoir le régime en place. Elle est bien lointaine cette époque et tout porte à croire qu’une autre tentative avec les mêmes intentions de révolution n’aura  pas les mêmes barricades sinon tout simplement pas d’obstacles, car il est connu de tous que Facebook, Whatsapp entre autres plateformes de partage en ligne  ont pris  une sérieuse avance sur la radio, la presse écrite (…).
Naguère Sources premières et incontestables d’information, la radio et la presse écrite semblent désormais jouer le rôle des médias  qui confirment ou démentent ce que communique la nouvelle trame des medias qui brillent par leur vitesse à répandre « infos et intox ». Pas besoin d’aller chercher loin pour le démontrer. L’on ne saurait oublier que des heures avant l’effondrement d’une buse métallique sur l’axe lourd Yaoundé-Douala ,voire qu’avant même que ne survienne le drame ferroviaire du 21 Octobre 2016 à ESEKA, les nouvelles sinon des flopées de « rumeurs » fusaient déjà sur le web . Le ministre Edgard Alain MEBE NGO’O (MINTRANSPORT) montaient au créneau des heures après pour repréciser « les mal et les non dits » de la toile. Plus d’un camerounais et peut être à raison ont vite fait l’analogie avec la fameuse histoire du « too late consul », « le consul arrivé trop tard ».
Dans la mosaïque des récents faits d’armes de ces médias d’un autre genre on devra désormais évoquer la prétendue  mort de Grégoire OWONA, Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, annoncée le 14 Décembre 2016 sur un faux Profile Facebook au nom de Mme Aminatou AHIDJO. Comme il fallait s’y attendre, les déclarations se sont multipliées le jour d’après à la radio et à la télévision pour apporter un démenti  formel « le ministre Grégoire OWONA est bel et bien vivant ». Et dire que pendant presqu’une demie journée on a cru un ministre de la république mort. Nul doute que les camerounais  auraient crus à la mort d’un plus haut cadre, et si  cela avait été une alerte pour une descente musclée des populations dans les rues le message ne se serait pas embarrassé de patience. Et si finalement on avait eu l’intention d’annoncer  que la  présidence de la république  est encerclée et soumise, ce n’est pas le doigté d’un metteur en onde fut-il plus agile que Gabriel EBILI qui aurait pu empêcher à l’annonce de faire le tour du monde. La menace des réseaux sociaux plane dès lors comme une épée de Damoclès sur la tête d’un pays de paix mais ce ne sont pas les solutions qui manquent.

« A menace cybernétique riposte cybernétique »
Il ne serait pas inutile que, comme dans les pays avant-gardistes chacun des départements ministériels dispose des comptes en ligne qui marchent à plein régime question de clouer du tac au tac le bec à la rumeur. L’Algérie a su préserver l’intelligence de ses jeunes bacheliers des virus qui papillonnent sur internet en procédant de concert avec les opérateurs de télécommunication à une réduction périodique du trafic (bloquant les réseaux sociaux pendant certaines périodes) voire en réglementant l’accès ; l’initiative a fait recette. C’est la preuve que le Cameroun, s’il prend de la graine, peut déjouer les desseins ténébreux de certains groupuscules. Tout devrait également être mis en jeu pour qu’on ait passablement l’identité de tous les intervenants de ces sphères. Le cyber journalisme mène déjà une contre offensive salutaire à ces troupes d’amateur du  « buzz ». Il n’est pas déplacé de dire que les produits des grandes écoles qui forment dans les métiers du web n’incarnent pas vraiment tous les éloges que récoltent leurs institutions. On aura beau organisé les forums, conférences de presses et autres, mais si des stratégies opérationnelles ne sont pas mises sur pied en vue de refreiner la vitesse de propension ou au mieux des cas inhiber l’ampleur désolante des dérives osées des médias sociaux, le prochain putsch va commencer sans aucun doute Par un click.

Romulus Dorval KUESSI, 237online.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *