Cameroun – Egalité des sexes: Des avancées mitigées au Cameroun :: Cameroon

Au Cameroun, cette notion considérée comme la clé de voûte du développement reste un challenge. Au moment où l’on célèbre la 29e édition de la Journée internationale de la femme, les uns et les autres sont invités à se pencher sur les blocages pour un futur davantage brillant. Depuis la conférence de Beijing sur les femmes en septembre 1995, il y a 19 ans, beaucoup de pays ont fait des progrès dans la politique de parité.
Le constat est de May Mahnken, représentante du Dr. Klaus-Ludwig Keferstein, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne à Yaoundé, à la cérémonie de lancement de la 7e édition de « Femmes et filles fortes », lundi 3 mars 2014 à Yaoundé. Elle observe à ce sujet que dans la plupart des pays, des stratégies de genre sont développées ; le sujet traité dans la stratégie nationale de développement. De même, plusieurs pays ont déjà nommé des responsables au niveau des gouvernements et des administrations qui traitent du sujet de l’équité entre hommes et femmes.

«Il reste néanmoins souvent difficile de réaliser les actions concrètes et de mobiliser le grand public sur des questions d’égalité des s*e*xes», regrette May Mahnken. Qui, revenant sur les enjeux de « Femmes et filles fortes », rappelle qu’il s’agit de sensibiliser le public sur les questions de genre afin d’accéder à un développement équitable permettant une meilleure participation socio- politico-économique des femmes et des filles au Cameroun.

Pour sa part, la Coopération allemande travaille à minimaliser les inégalités socioculturelles et structurelles spécifiques au s*e*xe. Si à un niveau global d’importants progrès ont été observés, il reste que dans plusieurs pays, les femmes et les filles demeurent défavorisées dans de nombreux domaines notamment : l’éducation, les soins médicaux, les droits civils.

De manière globale, les femmes sont plus touchées par la pauvreté que les hommes ; elles ont hérité de positions sociales inférieures, et sont victimes de discriminations et de violences. «Il y a encore un immense fossé entre les s*e*xes et cette disparité freine le développement socio-économique dans plusieurs pays du monde», conclut May Mahnken sur le sujet.

Qu’en est-il du Cameroun ? Le genre communément dénommé «égalité de s*e*xe» bouge-t-il dans ce pays ? Yvonne Bih Muma, coordonnatrice adjointe de l’association More Women in politic, répond par la négative, se fondant sur le fait que le Cameroun n’atteindra pas les Objectifs du millénaire pour le développement en 2015. Notamment parce que la pauvreté qu’on entend éradiquer d’ici l’année prochaine se féminine au Cameroun. S

ur le plan politique, elle note que les 56 femmes présentes au parlement « n’y sont pas parce qu’elles ont voulu » de ce fait «elles ne sont pas prêts à défendre les femmes». Irène Ekoume Ndema, responsable du Centre des jeunes à la Camnafaw, une Ong camerounaise de promotion de la santé et du bien-être familial, lui rétorque que : « parce que les femmes sont à l’Assemblée nationale, elles peuvent prendre part à la décision. Il faut seulement les encourager ». Et d’inviter sa consœur de la société civile et les autres sceptiques à regarder les choses positivement sinon on a le sentiment que le genre ne bouge pas.

Les mêmes chances aux femmes
Egalement de cet avis, Jean-Pierre Makang, sous-directeur chargé de la promotion des droits de la femme et du genre au ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, pense qu’au Cameroun, le genre bouge. Pour preuve, l’augmentation du nombre de femmes à l’Assemblée nationale ; leur présence à hauteur de 20% au Sénat ; «on a une femme préfet, dans le Koung-Khi à l’Ouest ; le secrétaire général des services du gouvernement de la région de l’Est est une femme ; on compte une dizaine de femmes sous-préfet […] ce n’est pas une maigre chose», laisse-t-il entendre avant de conclure : «nous tendons vers l’amélioration de la situation». Si des efforts sont faits, et le constat établi que les femmes peuvent contribuer au développement de tous les pays du monde ; tous sont unanimes sur le fait qu’il faille aller plus loin.

Et pour y arriver, Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la femme et de la famille invite les communautés à mettre la main à la pâte. Filles et garçons naissent avec les mêmes compétences aussi, « Les familles doivent savoir qu’aussi bien les garçons que les filles ont droit à la même éducation. Nous ne devons pas avoir une distribution s*e*xuée du travail où, le jeune garçon joue au ballon ou au songho pendant que la jeune fille est à la cuisine à côté de sa mère. Et le lendemain quand ils sont inscrits à l’école, ils seront tous soumis aux mêmes évaluations ».

Aux familles qui ont compris l’importance de l’éducation, la Minproff, recommande d’assurer l’encadrement de leur progéniture. Parce que «ce n’est que cet encadrement qui va nous permettre d’avoir des cadres de s*e*xe féminin capables de prétendre à certains postes » explique-t-elle avant de saluer l’initiative de la Coopération allemande « qui croit vraiment en cette notion de genre, c’est-à-dire qu’il faut donner les mêmes chances aux femmes».

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