Abachou Moustapha Brahimi:  » Tant que la menace perdurera, l’armée tchadienne restera au Cameroun »

Le chargé d’affaires et ambassadeur par intérim de l’ambassade du Tchad à Yaoundé revient sur les raisons qui ont motivé son pays à décider d’envoyer des troupes actives sur le sol Cameroun afin d’endiguer la menace Boko Haram.[pagebreak]Qu’est-ce qui motive l’envoi des troupes tchadiennes aux côtés de l’armée camerounaise ?
Le Tchad et le Cameroun sont des pays frères et amis qui partagent beaucoup d’intérêts et une menace qui touche l’un de ces pays concerne naturellement l’autre. C’est la raison pour laquelle le Tchad a suivi ces derniers temps avec beaucoup d’attention les menaces qui concernent Boko Haram dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun qui est notre route d’importation et d’exportation. Il n’y a pas de raison que le Tchad reste les bras croisés tout en regardant la menace s’amplifier. Le Tchad a décidé ce matin [NDLR Bien que l’annonce ait été faite le 15 janvier 2015, ce n’est que le lendemain que l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité l’envoi des troupes au Cameroun] de déployer des forces militaires dans les heures qui suivent au Cameroun et au Nigéria.

Combien d’hommes vont être concernés par ce déploiement ?
On n’a pas encore les chiffres. On vient d’adopter la résolution à l’Assemblée à l’unanimité. Demain [17 janvier], il y aura une marche de soutien à N’Djamena pour le Cameroun. Toute la population va sortir pour soutenir le Cameroun. Et dans les heures qui suivent, nos forces vont traverser la frontière.

Quelles seront les missions des troupes tchadiennes au Cameroun ?
La principale mission sera d’épauler l’armée camerounaise à sécuriser la frontière du Cameroun à l’Extrême Nord et au Nigéria, il est question de reconquérir d’abord Baga Kawa qui est un centre très important frontalier au lac Tchad. Nous avons déjà accueilli beaucoup de réfugiés nigérians de notre côté. Donc c’est une force d’intervention militaire.

Quelle est la durée de la mission ?
La mission n’a pas de durée. L’objectif de la mission est de pacifier jusqu’à la fin pour que la paix et la sécurité soient restaurées dans la région. La durée est de trois mois renouvelables mais tant que la menace perdurera, nous resterons.

Est-ce que le Tchad s’est interrogé sur le coût qu’un tel engagement peut avoir sur ses finances publiques ?
Oui bien sûr. C’est pourquoi nous demandons aussi l’intervention des grandes puissances et de tous les pays de la région pour venir soutenir financièrement l’armée tchadienne et de toute autre manière possible.

La mission va se déployer dans quelle zone précisément ?
C’est dans les zones de conflit. Dans toutes les parties menacées, les forces viendront épauler l’armée camerounaise à sécuriser la région.

Et donc dans quel pays sera basé le contingent tchadien, à N’Djamena ou sur le territoire tchadien ?
Il seront stationner dans l’Extrême Nord du Cameroun. Quand il traverse la frontière, ça veut dire qu’il va s’installer dans la zone de conflit.

Le principe de logique veut que les amis de mes ennemis soient mes ennemies. Est-ce que le Tchad n’a pas peur d’être désormais pris pour cible par Boko Haram ?
C’est vrai mais on n’a pas le choix. Ce n’est pas parce qu’on ne veut pas être ciblé par Boko Haram qu’on va se contenter de voir le Cameroun menacé. De toute façon c’était une menace pour toute la sous-région. Nous allons également prendre des mesures préventives pour sécuriser les institutions.

Le principe de logique veut que les amis de mes ennemis soient mes ennemies. Est-ce que le Tchad n’a pas peur d’être désormais pris pour cible par Boko Haram ?
C’est vrai mais on n’a pas le choix. Ce n’est pas parce qu’on ne veut pas être ciblé par Boko Haram qu’on va se contenter de voir le Cameroun menacé. De toute façon c’était une menace pour toute la sous-région. Nous allons également prendre des mesures préventives pour sécuriser les institutions.

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