Le tronçon Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré va permettre d’achever la liaison internationale Douala-Yaoundé-Ndjamena en empruntant l’itinéraire le plus court.[pagebreak]C’est au total 202 milliards F Cfa qui ont déjà été déboursés par la Banque africaine de développement (Bad), la Banque de développement des Etats de l’Afrique centra le (Bdeac) la Japan international cooperation agency (Jica) et le gouvernement du Cameroun, pour la construction de la première phase de la route Batchenga-Ntui-Yoko-Lena-Tibati-Ngaoundéré, d’un linéaire d’environ 595 km, et d’un coût prévisionnel de 477,5 milliards F Cfa. La première phase, dont le démarrage des travaux devrait intervenir dans un très proche avenir selon le gouvernement, va relier les localités de Batchenga, Ntui, Yoko (Centre) et Lena (Adamaoua), soit une distance de 248,9 km. La construction de cette route, qui rentre dans le programme présidentiel des « Grandes réalisations », volet appui au secteur des transports, devrait booster la croissance économique inclusive, car elle permettra, entre autres, le désenclavement du grand bassin de production que constituent les départements du Mbam et Kim (Centre) et du Djerem (Adamaoua, l’amélioration des conditions de vie des populations avec la réalisation des infrastructures socio-économiques, le renforcement de l’offre en infrastructure de transport, la densification des échanges économiques et commerciaux entre les parties méridionales et septentrionales du Cameroun, le renforcement de la gouvernance du secteur de transport. Selon le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Emmanuel Nganou Djoumessi, « l’aménagement de cette route vise l’amélioration de la compétitivité de notre économie, par la réduction des coûts de transport, la densification des échanges économiques et commerciaux, et partant l’accroissement des capacités d’offres ».
Corridors
Par ailleurs, expliquait le membre du gouvernement le 28 mars dernier à Yoko lors de la signature des accords de prêts avec les partenaires économiques, ce projet permettra au Cameroun de jouer efficacement son rôle de plateforme de transport et de transit au sein de la sous-région Afrique centrale en desservant notamment les pays de l’hinterland que sont le Tchad et la République centrafricaine. Cette infrastructure vient surtout combler les insuffisances du réseau routier national, et présente la vocation d’un important axe d’échanges, tant elle va relier les régions du Centre et du Sud aux trois régions du septentrion, tout en desservant directement ou à travers un réseau de pistes qui se greffent sur la route, plusieurs villes, localités et villages.
Pour Emmanuel Nganou Djoumessi, « outre cette vocation de voie de desserte nationale, cette route forme un des maillons camerounais des liaisons inter-Etats de l’Afrique centrale (…) C’est un prolongement naturel des corridors nationaux en direction du Nigeria (Yaoundé-Bamenda-Enugu) ou du Gabon/Guinée (Yaoundé-Ebolowa-Ambam-Eking ou Ambam-Kye Ossi), et constitue l’itinéraire le plus court (200 à 300 km de moins) pour relier les parties méridionales et septentrionales du Cameroun ». Le projet de construction de cette route s’accompagnera de l’aménagement de 250 km de voiries réparties sur les villes de Batchenga, Ntui, Yoko, et Tibati, des aménagements connexes, ainsi que de la construction du pont de Natchtigal, sur la Sanaga. Du reste, 400 mètres linéaires de pont sont à réaliser sur Nachtigal, de même que 10 km de route devraient venir raccorder la route Batchenga-Ntui-Yoko-Ngaoundéré à la route nationale n0 1, entre autres. Des gares routières, des marchés, des écoles, des formations sanitaires, etc., devront également être construites et réhabilités, dans le cadre de ce projet.
Pour mémoire, le projet de construction de la route nationale n0 15, qui est finalement en train de prendre corps, dort dans les tiroirs du gouvernement depuis plusieurs décennies.
Jean De Dieu Bidias
