Cameroun: Atangana Kouna organise un sommet illégal à Yaoundé

Le Minee a été débarqué de la présidence de l’institution continentale lundi dernier à Ouagadougou.Dans son édition de vendredi dernier, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune a publié un communiqué du ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna annonçant la tenue, ce lundi à l’hôtel Hilton de Yaoundé, de la 4ème session du conseil des ministres de l’Agence intergouvernementale panafricaine eau et assainissement pour l’Afrique (Eaa). Il en présidera les travaux, en sa qualité de «président» en exercice de l’institution. On est bien curieux de connaître l’ambiance qui règnera ce jour autour desdites assises, qui relèvent plutôt de l’improbable au vu des derniers développements au sein de l’Agence.
Lundi dernier en effet, l’Eaa a tenu une session extraordinaire de «crise» à Ouagadougou (Burkina Faso) présidée par le secrétaire d’Etat sénégalais à l’Hydraulique rurale, Faye Diene, et qui a connu la présence de 19 ministres et représentants de ministres du secteur. Ce conclave a adopté à l’unanimité sept décisions, deux recommandations et autant de motions. Entre autres décisions, figure celle portant déchéance de fonction du président du Conseil des ministres de Eaa, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie, élu le 22 novembre 2013 à Abidjan pour un mandat de 3 ans. Le conseil extraordinaire a, lundi dernier et selon le procès-verbal dont votre journal a obtenu copie, «constaté l’absence» de Basile Atangana Kouna, mais souligné que ladite absence, selon les textes règlementaires de l’Eaa, «ne remet pas en cause la validité des délibérations». Il est ainsi remplacé par le Burkinabè François Lompo.
Ces délibérations ont aussi conduit à la révocation du secrétaire exécutif, le Sénégalais Idrissa Doucouré, procédé à la nomination d’un administrateur provisoire qui revient à l’Ivoirien Théophile Gnagne. Dans la foulée, et en dehors de l’organisation d’un audit financier, institutionnel et organisationnel, il a été créé un comité intergouvernemental de suivi de la feuille de route dudit administrateur composé du Burkina, du Togo, du Tchad, de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Nigeria et du Sénégal.
Dans un contexte de grogne des employés qui revendiquent de nombreux mois d’arriérés de salaire, et où les nombreux programmes de développement n’ont connu aucun début de mise en œuvre, l’Agence a invité ses partenaires techniques et financiers à renouveler leur engagement à l’institution et à l’endroit des Etats membres à travers leurs contributions financières «pour faciliter la sortie de crise de Eaa».

Félix Cyriaque Ebole Bol

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