Cameroun – Manifestation publique: Une marche du Sdf interdite

Le sous-préfet de Yaoundé IV évoque un texte interdisant toute expression à caractère vindicatif et revendicatif dans le département du Mfoundi.[pagebreak]En marge de la célébration de la Journée internationale de la femme (Jif) le 08 mars de chaque année, la coordonnatrice régionale des femmes du Social Democratic front (Sdf), a prévu une série de manifestations allant du 05 au 06 du même mois. Au programme, les femmes du parti du Chairman envisageaient l’organisation d’une conférence-débat portant sur les violences faites aux femmes. Celle-ci est prévue au siège du parti, sis au lieu dit montée Ekounou. Dans la foulée, une marche de protestation sur l’approvisionnement en eau et en électricité dans l’arrondissement de Yaoundé IVème était également programmée. Une manifestation qui a provoqué la sortie de l’autorité administrative de cet arrondissement de la capitale, qui par ailleurs est le plus vaste en termes de superficie. Le sous-préfet indique à la coordonnatrice du Sdf qu’un texte préfectoral interdit « toute manifestation à caractère vindicatif et revendicatif sur toute l’étendue du département du Mfoundi ». Toutefois, la conférence-débat, à en croire Martin Locko Motassi, a droit de cité. Il faut noter que cet arrêté préfectoral fait suite aux dispositions particulières prises après la promulgation par le président de la République, de la loi sur le terrorisme le 23 décembre 2014. Une loi dont certaines dispositions sont claires quant aux manifestations et à leurs organisateurs. En termes de sanctions, outre des peines de prison ferme, les contrevenants s’exposent à des peines allant de la réclusion à perpétuité, à la peine capitale. Le Sdf l’apprend donc sûrement à ses dépens, on ne manifeste plus dans le Mfoundi – plus précisément à Yaoundé – si la manifestation ne justifie pas d’un esprit pacifiste. Il y a quelques mois de cela, c’était le sous-préfet de Yaoundé IIème qui interdisait la tenue dans son unité de commandement, de « la grande palabre », une plate-forme d’échange et de débat animée par des acteurs de la société civile. Plusieurs autres manifestations et réunions ont souvent ainsi subi l’interdiction de l’administration, bien avant la venue de la loi portant répression des actes de terrorisme.

Georges Parfait Owoundi

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