Cameroun – Prix de l’électricité: A quoi devraient s’attendre les consommateurs ?

La grève de la faim du président de la Lcc suscite des réactions divergentes. Mais la question fondamentale est que les Camerounais doivent s’attendre à payer plus pour avoir une énergie électrique qui leur est distribuée chichement.[pagebreak]Une photo diffusée sur internet et montrant le président de la Ligue camerounaises des consommateurs (Lcc), assis à même le sol, sous l’enseigne de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) a suscité de nombreuses réactions, les unes aussi divergentes que les autres. Si la plupart des internautes encouragent et même, admirent l’initiative de Delor Magellan Kamgaing Kamseu, d’autres estiment que c’est une ruse qu’il utilise pour mettre la pression sur Aes-Sonel et en tirer quelques prébendes.
Il faut cependant noter que le débat va bien au-delà des avis des partisans et des contestataires du président de la Lcc. En effet, Delor Magellan Kamgaing Kamseu est un symbole en ce sens qu’il marque le courroux, assez longtemps contenu des Camerounais, au sujet de l’approvisionnement en énergie électrique dans le pays depuis plus d’une décennie. Les abonnés au réseau électrique d’Aes-Sonel subissent en effet depuis de très longues années ce que l’on a baptisé « délestages », un rationnement de l’électricité qui a parfois des conséquences dramatiques, non seulement sur les plans économique et matériel, mais aussi sur les êtres humains.

Alors, comment concevoir que, dans un contexte où les Camerounais ont en moyenne de l’énergie électrique 6 heures par jour selon une étude de la Banque mondiale, il faille encore ajouter à leurs tracasseries une augmentation du coût de cette denrée ? A l’heure actuelle, les coûts de consommation sont jugés assez élevés. Le 28 mars 2012, Jean Pierre Kedi, directeur général de l’Arsel rendait public un communiqué dans Cameroon Tribune qui déterminait de nouveaux tarifs du kilowatt dès le 1er juin 2012. Cette hausse était de l’ordre de 7% pour les clients de basse tension et de 8,2% pour les consommateurs non domestiques.

Hausse inéluctable
Ceux qui utilisent l’énergie électrique basse tension à domicile et dont les consommations mensuelles sont comprises entre 111 et 400 kilowatts paient 79 Fcfa par kilowatt, soit une augmentation de 9 Fcfa par rapport à la grille tarifaire de 2008. Les clients qui consomment entre 401 et 800 Kwh paient quant à eux 99 Fcfa (contre 80 Fcfa en 2008), tandis que les consommateurs qui vont au-delà de 800 Kwh paient 99 Fcfa l’unité. Par contre, les tarifs appliqués aux consommateurs ayant une utilisation mensuelle inférieure ou égale à 110 Kwh sont restés les mêmes : 50,15 Fcfa le kilowatt. Il s’agissait, pour ce dernier cas, d’avantager les clients d’Aes-Sonel qui se retrouvent parmi les couches les plus défavorisées, et qui constituent un peu plus de 60% des lignes domestiques.
Mais, selon certaines sources proches de ce dossier, Le Messager a appris que même cette dernière tranche est concernée par la hausse annoncée du coût de l’énergie électrique au Cameroun. Selon elles, il est prévu de passer de 50 Fcfa le kilowatt à un peu plus de 60 Fcfa. Ce qui, on l’imagine, va faire éclater les bourses des ménages qui ne sont pas déjà assez fournies. Dans les quartiers, les bureaux et les chaumières, les débats continuent…dans l’inquiétude. La majorité des Camerounais espère en tout cas que le régulateur du secteur de l’électricité au Cameroun va considérablement revoir à la baisse les prétentions haussières d’Aes-Sonel. Cependant, ils doivent déjà être certains d’une chose : la hausse est inéluctable.

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