Vie chère au Cameroun : De 60.000 fcfa à 70.000 fcfa par mois

marché Sandaga

En cette période de vacances, Ange Meka a vu augmenter sa ration alimentaire pour subvenir aux besoins de sa famille.

Assise devant sa véranda, le regard anxieux, Ange Meka est au décompte. Elle tient entre les mains une feuille de couleur blanche et un crayon à bille. Elle fait la liste des courses à faire pour le mois. On peut y lire, entre autres, de l’huile rouge, du couscous de maïs, de l’arachide et du riz. Elle est déjà à 56.000 fcfa, mais il lui manque encore des aliments. « Vais- je atteindre la fin du mois ? L’heure est grave « , s’exclame Ange Meka. Enseignante dans un établissement dans la ville de Yaoundé, sa ration alimentaire mensuelle devient de plus en plus insuffisante au regard de la hausse des prix sur le marché. « Les produits de consommation sont devenus très chers et nous ne savons plus à quel saint se vouer.

Il est déjà difficile pour nous de se nourrir correctement à cause des difficultés financières ; lorsque s’ajoute l’augmentation des prix, que devons-nous faire ? Nous nous alignons tout simplement à la donne du marché », se résigne Ange Meka. Mère de six enfants, Ange Meka accueille également deux de ses neveux pour les vacances. Son époux a été contraint de revoir le montant de la ration pour la soutenir en cette période de cherté des prix. « Mon mari me donnait 60.000 fcfa le mois. Maintenant que les choses sont chères, je lui ai fait comprendre que je ne m’ensors pas, surtout en cette période de vacances, avec les vacanciers et les enfants qui veulent manger à tout moment », confie-t-elle. Et de poursuivre : « J’ai dû faire du riz à l’huile deux jours successifs pour que mon époux sache que j’étais vraiment sérieuse. Il a fini par ajouter 10.000 fcfa.

Je fais l’effort de faire les courses avec cette somme pour atteindre les fins de mois, même si cela reste insuffisant ». Pour nourrir ses enfants, Ange Meka a développé de petites astuces et modifier le rythme alimentaire pour faire moins de dépenses. « Certains menus sont rayés pour un moment de ma liste, comme la viande de bœuf, l’okok, qui sont très coûteux. Pour le petit déjeuner, nous fonctionnons avec de la bouillie, au lieu d’acheter 2 à 3 pains, qui ne sont même pas consistants», raconte-t -elle. Le couscous de riz ou de maïs est le principal complément alimentaire de cette enseignante qui a 9 personnes à nourrir. Elle le trouve assez consistant et surtout que le maïs et le riz gonflent. « Comme le gombo est un peu abordable ces jours-ci, avec 300 fcfa j’ai une marmite de nourriture. Je mets un peu d’arachide accompagné du couscous, les tout-petits mangent à leur faim », renseigne t-elle.

Carreleur, Boris Metogo, l’époux d’Ange Meka, s’est lancé dans l’agriculture. Il y met de tout pour aider sa femme. « Lorsqu’il y a du manioc ou du plantain, nous dépensons moins. Je commence à me rendre compte des difficultés auxquelles fait face ma femme pour faire à manger tous les jours ». Yvan, leur fils ainé, ne supporte pas le nouveau rythme alimentaire. Il travaille comme manœuvre dans un chantier dans leur quartier, Nyom. Au regard de ses difficultés financières, Ange Meka n’a pas pu occuper sa progéniture en cette période de vacances.

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