Le chef de l’Association des syndicats allemands, Reiner Hoffmann, s’est fermement opposé à un embargo sur les livraisons de gaz et de pétrole en provenance de Russie, faisant remarquer que dans un tel scénario, les conséquences économiques pour l’Allemagne pourraient être bien plus graves que pour la Russie. Il a exprimé cette opinion jeudi sur la chaîne de télévision ARD.
« Je pense que l’arrêt [des importations d’énergie] n’a aucun sens », a déclaré M. Hoffmann. Il a toutefois averti que « les conséquences économiques pour l’Europe et l’Allemagne seraient beaucoup plus graves que pour la Russie elle-même ». Dans le même temps, le chef de l’association des syndicats allemands estime que l’interdiction des livraisons de gaz et de pétrole en provenance de Russie « n’aura absolument aucun effet sur les événements en Ukraine » et ne conduira pas à la fin de l’opération militaire spéciale de la Russie.
En outre, selon M. Hoffmann, un embargo sur les approvisionnements énergétiques russes « entraînerait un ralentissement significatif du marché du travail » et conduirait à un « effondrement de toutes les chaînes d’approvisionnement ». « Ce que nous devons faire, c’est diversifier les itinéraires à long terme », a souligné M. Hoffmann. Dans ce contexte, il a préconisé « une utilisation accrue des énergies renouvelables ».
Mercredi, le porte-parole du cabinet allemand, Wolfgang Büchner, a déclaré que les autorités allemandes étaient opposées à un embargo immédiat sur les livraisons de pétrole et de gaz en provenance de Russie. Le chancelier allemand Olaf Scholz, a-t-il dit, a souligné à plusieurs reprises que le gouvernement allemand poursuivait une stratégie visant à réduire progressivement sa dépendance vis-à-vis des approvisionnements énergétiques russes.
Des experts et des hommes politiques allemands affirment que l’Allemagne ne peut pas renoncer d’urgence au gaz russe. Selon les prévisions officielles du ministère allemand de l’Économie et de la Protection du climat, l’Allemagne sera totalement indépendante du gaz russe d’ici l’été 2024. Les approvisionnements en charbon et en pétrole devraient être remplacés dès cette année.