Akom II : les employés municipaux excédés réclament 50 mois d’arriérés de salaires

Elisabeth Meka

C’est un véritable cri de détresse qu’ont poussé cette semaine les employés de la commune d’Akom II, dans le département de l’Océan. Dans une lettre adressée à leur maire Elisabeth Meka, ils fustigent près de 50 mois d’arriérés de salaires impayés et annoncent une grève générale dans les jours à venir. Analyse des dessous d’un bras de fer social inédit.

Jusqu’à 50 mois de salaires impayés pour certains agents

« Nous, personnels de la Commune d’Akom II, venons auprès de votre bienveillance réclamer nos arriérés de salaires et avantages que vous refusez délibérément de payer depuis l’année 2013 jusqu’à ce jour ». La missive adressée à Mme le Maire par des employés municipaux en colère ne passe pas par quatre chemins.

Elle liste méticuleusement les nombreux manquements de la commune en matière sociale : plus de 50 mois de salaires impayés pour certains, absence de contrats pour une majorité, non versement des cotisations sociales, bref une politique de paupérisation délibérée du personnel communal.

Une situation devenue intenable qui a conduit le personnel à annoncer une grève générale dans les prochains jours, pour se faire enfin entendre.

Des employés sans contrats ni droits depuis 10 ans

Parmi la litanie de griefs énumérés, un scandale retient particulièrement l’attention : la présence de plus d‘ »une vingtaine d’agents travaillant depuis plus de dix ans sans contrats ni décisions« . Autrement dit, près d’un quart des effectifs communaux triment depuis plus d’une décennie sans le moindre cadre légal régissant leur emploi.

Un vide juridique entretenu sciemment par la municipalité pour maintenir ces employés dans une fragilité et une précarité absolues. Sans contrat, difficile en effet de revendiquer ses droits. Une forme moderne d’esclavage contre laquelle le personnel excédé compte bien se rebeller.

100 millions de dettes sociales en souffrance

Comme si ce déni de droit ne suffisait pas, la commune fait également preuve d’un laxisme coupable vis-à-vis de ses obligations sociales. « Plus de 100 millions de dettes en souffrance à la CNPS » pointent du doigt les signataires, en référence aux manquements chroniques du paiement des cotisations sociales patronales.

Là encore, un désengagement inqualifiable qui prive les salariés communaux des garanties élémentaires en matière de protection sociale et de retraite. De quoi largement justifier leur ras-le-bol face à des pratiques dignes d’un autre âge.

Reste à connaître les suites que daignera accorder Mme le Maire à ce véritable appel au secours de ses ouailles municipales. Réponse dans les prochains jours avec le mot d’ordre de grève déjà annoncé…

Auteur : Edouard MVONDO, envoyé spécial

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