Cameroun – André Siaka: «Ma plus grande fierté: Les brasseries du Cameroun sont un patrimoine national»

André Siaka apporte ici un éclairage sur le parcours qui l’a conduit à la Direction générale des Brasseries du Cameroun, le déploiement de cette entreprise dans le secteur brassicole et dans l’économie nationale, ses autres activités dans les organisations telles que le GICAM, le Comité FAL, Chanas Assurances ou encore Ecobank, les projets sur lesquels il entend s’investir maintenant à l’instar de Routd’Af.Quelle est la contribution de vos parents dans le parcours qui est le vôtre?
Mon père, qui était instituteur à la mission catholique de Bandjoun, n’était pas bien payé. Ce que j’ai apprécié chez lui est son aptitude à saisir les opportunités de changement. Il avait compris qu’il n’assurerait pas la scolarité de ses enfants en restant instituteur. Il est devenu commerçant. En changeant de statut, ce jusqu’à son décès en 1974, il a pu assurer la scolarité de tous ses enfants. Il m’a inspiré à certains moments de ma vie. A 11 ans, je suis au cours moyen 1. A la fin du premier tri¬mestre, le responsable de l’établissement estime que je suis bon et que je dois aller au cours moyen 2; ce qui me permettra d’être prêt pour le CEPE en fin d’année. J’ai effectivement obtenu mon diplôme. A 12 ans, j’ai cherché mon établissement et ai informé mon père de mon choix pour le petit séminaire de Melong. En quatrième, je quitte Melong pour Libermann et mon père me dit: «Je payais 10 à 20 000 francs au petit séminaire. Maintenant, tu optes pour un établissement de près de 100 000 francs». Ce fut son seul reproche. En restant au petit séminaire, je me serais fait orienter en série littéraire, alors que j’étais doué en mathématiques. J’ai décidé de faire le concours de Libermann afin d’y passer le Bepc en troisième.

Et quelle a été l’influence des jésuites?
Le collège Libermann, puis l’Ecole Sainte Geneviève qui prépare à l’Ecole polytechnique en France sont des établissements tenus par des jésuites. J’ai eu la chance d’avoir un professeur de mathématiques en seconde, le père Renard, qui était un ancien de l’Ecole Centrale. En première et terminale, j’ai eu le père Crouigneau en physiques, un homme extraordinaire que beaucoup d’élèves n’oublient pas et qui avait été recteur de l’Ecole Sainte Geneviève. C’est grâce à lui que je passe de Libermann à Sainte Geneviève. En chimie, le père Laperre, un autre numéro, ancien de Polytechnique, ancien aumônier des hôpitaux et qui roulait en bicyclette. Le père Crouigneau avait été recteur d’un collège jésuite à Vannes, puis à Sainte Geneviève, pour ensuite se retrouver simple professeur au Cameroun, aumônier de la Dibamba, chez les lépreux. Ces personnes ont inculqué le sens de l’humilité à tous les anciens de Libermann, à laquelle vous ajoutez la discipline et la ponctualité. C’est d’ailleurs à Libermann que j’ai appris l’existence de Polytechnique. Quand je quitte le petit séminaire St Michel de Melong, c’est pour aller dans un établissement où on fait les maths. Toujours avec l’idée de sacerdoce qui évoluera vers l’ambition de devenir ingénieur. Un jour, après quelques devoirs de physiques, en première, le père Crouigneau me dit: «André, tu devrais essayer l’Ecole Polytechnique». Et moi de lui de¬mander, c’est quoi l’Ecole Polytechnique? Il me répondit: «C’est la première école d’ingénieurs de France». Je me suis dit: «Très bien! Pourquoi je n’irai pas à la première école d’ingénieurs de France?» C’est ainsi que cela s’est passé. Donc, mon père ne m’a pas dit: «Mon fils, tu fais ceci ou cela».

Avant l’arrivée à Libermann, le jeune Siaka rêvait de devenir quoi?
Je suis entré au petit séminaire pour devenir prêtre. Parce qu’il était question pour moi de sacerdoce. Y étant, je me rends compte que les maths sont ma passion et qu’on n’en fait pas suffisamment au petit séminaire. Le père recteur du petit séminaire écrit une recommandation au recteur de Libermann. Ce dernier lit la lettre et me dit: «Bien! Mais mon ami, tu feras le concours comme tout le monde». Et j’ai été reçu au concours. C’était mon premier séjour à Douala. C’est donc à Libermann que je découvre l’univers scientifique et que l’idée d’ingénieur a pris corps dans ma tête, en troisième. Avec d’excellentes notes en mathématiques et physiques en seconde, j’étais le préféré des professeurs.

Qu’est-ce qui vous décide à rentrer au Cameroun alors que vous aviez une situation enviable à la Société Générale à Paris?
Dans les années soixante-dix, notre idée était de rentrer car nous étions convaincus que le pays avait besoin de nos, compétences. Il n’était pas question pour moi d’être un cadre supérieur hors du Cameroun. A propos de la Générale, cette banque était dirigée par Maurice Loré, l’inventeur de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée: ndlr). Il me recrute dans un seul but: j’irai diriger la filiale du Cameroun. Pendant mon imprégnation du métier de la banque en France, le gouvernement camerounais fait une réforme bancaire en 1974, à partir de laquelle il devient actionnaire majoritaire et nomme feu Nguenti comme directeur général de la filiale nationale. A Paris, on me fait savoir que j’ai le choix entre rester en France, aller à l’international ou être le numéro trois au Cameroun; parce que le gouvernement s’octroie le numéro un, Paris veut conserver le numéro deux. Pensez-vous que ce soit ambitieux d’être numéro trois sans possibilité de dépasser ce stade un jour?

A ce moment-là, j’écris aux principales entreprises au Cameroun et leur dis que la première à répondre m’aura dans son effectif. Jean-Claude Souhaité, polytechnicien, qui était à l’époque directeur général des Brasseries du Cameroun, m’a répondu et c’est ainsi que je suis entré aux Brasseries. Nous n’avons rien négocié, même pas mon salaire. J’ai donc passé une année en Europe dans L’Union des brasseries, à Drancy, une filiale des Brasseries et Glacières internationales qui a été revendue à Heineken et les BGI se sont donc repliées sur l’Afrique — c’est cette partie qui sera rachetée par Castel — car en dehors du produit que j’appréciais, je ne savais rien du tout du métier de brasseur. Mon séjour à l’Ecole Polytechnique, où l’on ne vous forme pas à une technique particulière, mais à acquérir des aptitudes, à comprendre et penser, m’a beaucoup aidé. Au bout d’une année, avec comme base des passages à Drancy et dans une, autre brasserie à Marseille, des visites dans d’autres brasseries et fournisseurs à Londres, j’ai des connaissances suffisantes dans le domaine pour rentrer au Cameroun.

Au moment où le poste de directeur général se libère, Célestin Bedzigui et vous-même êtes directeurs généraux ad¬joints. Qu’est-ce qui fait la différence en votre faveur?
J’entre aux Brasseries du Cameroun en janvier 1977, bien avant Bedzigui. Je suis directeur d’agence à Yaoundé et il travaille sous ma responsabilité à son entrée en tant que chef du service commercial. Bedzigui est un homme des réseaux et il pense qu’avec ses relations, il peut devenir Directeur général. Mais sa palette de formation est limitée au commercial. Par contre, j’ai un parcours de formation complète et ai été responsable commercial pendant une année avant d’accéder à la direction d’agence. J’ai donc une vue plus grande de l’entreprise. C’est lui qui a développé cette idée d’une concurrence pour le poste de directeur général, parce qu’il n’a jamais été question de compétition au sein de l’entreprise. Voyant qu’il n’arrivait pas à faire jouer ses atouts extérieurs, il a décidé de partir chez Nobra, une nouvelle brasserie qui venait de s’installer à Douala.

Vous êtes une légende dans les écoles de commerce parce que la transformation par les Brasseries des coûts fixes en coûts variables est un exemple souvent cité. Comment cela s’est-il produit?
(Rire) L’exemple sur lequel l’on se base souvent porte sur les frais de livraison. Vous avez une flotte de près de 250 camions avec des chauffeurs salariés qui livrent les boissons. A partir du moment où ce personnel est payé au mois, et qu’en livrant un ou vingt casiers ils perçoivent le même salaire, ce sont des frais fixes. Ce que nous avons fait c’est de dire que désormais, ils seront payés X francs par casier. Ce qui va les pousser à tout faire pour livrer le maximum de casiers, cela devient des frais variables car la rémunération dépend du nombre de casiers livrés. Tout le monde gagne dans cette Opération. Les livreurs sont motivés à vendre plus. Par conséquent, l’entreprise vend beaucoup aussi et accroît son chiffre d’affaires. C’est cela la transformation des charges fixes en charges variables. Dans une entreprise, il faut essayer de réduire les charges fixes à la portion congrue.

Au cours des années 90, l’activité baissait et il fallait absolument réduire les coûts. Ce fut la grande initiative pendant la période de crise qui a duré de 1987 à 1995, après la dévaluation du franc CFA, car l’inversion de la tendance s’est réalisée après cet événement. Nous n’avons atteint la phase d’équilibre que’ plusieurs années après la dévaluation.

Il se dit qu’avec cette initiative, vous avez enrichi beaucoup de personnes.
Je m’en réjouis. Je peux vous assurer que nos transporteurs livreurs sont riches. En plus, on a revu l’entreprise autrement. Nous avons créé beaucoup d’entreprises de sous-traitance dont les promoteurs sont pour la plupart d’anciens employés des Brasseries ayant perdu leur emploi du fait de la crise. Plusieurs choses faites auparavant en interne ont été transférées en externe. Cela a enrichi beaucoup de personnes, mais en les motivant davantage et l’entreprise s’est recentrée sur son cœur de métier. Par exemple, balayer le sol ne fait pas partie du travail de brasseur. Par conséquent, le maximum de travaux de manutention et d’entretien a été soustrait. C’est le cas des travaux de maçonnerie, de peinture, de menuiserie, etc. Leur présence dans l’entreprise se justifiait historiquement. Quand l’entreprise s’installe en 1948, on n’a pas ce tissu de sous-traitants externes disponibles. Il faut donc tout’ faire en interne.

Quelle lecture avez-vous du marché national des, boissons et de ses perspectives?
Trois acteurs évoluent sur le marché des bières: Les Brasseries du Cameroun avec plus de 80% des parts de marché, Guinness et UCB qui sont dans cet ordre d’importance. Tant que la croissance du Cameroun se développera, ce marché croîtra; peut-être pas au rythme de 15% annuels comme ce fut le cas dans les années 80, mais à 5 ou 6% par an. Mais les investissements dans ce segment sont extrêmement lourds. Dans le marché des Poissons autres que la bière, en Pondéré capitalistique, vous investissez moins dans l’eau que dans les boissons gazeuses. Du fait de la présence de plusieurs acteurs, le marché des boissons rafraîchissantes sans alcool est très dynamique. Le nombre d’acteurs ne cessera de grimper dans l’avenir avec même un émiettement. Il faudra de l’innovation pour maintenir sa position. Pour l’eau, ce marché qui frôle l’artisanat pose en plus un problème de santé. La prolifération des acteurs est telle que le préfet du Mfoundi a par exemple pris un arrêté pour interdire les eaux en sachet. Il y a un problème hygiène publique tel qu’il faudra y mettre de l’ordre un jour. Mais c’est un marché encore sous-développé parce que la consommation de l’eau en bouteille dans d’autres pays est plus accrue. Par conséquent, il est appelé à se développer.

Quelle est votre plus grande fierté au moment de passer la main?
J’en ai plusieurs. La première tient au changement d’image de l’entreprise. Les Brasseries du Cameroun avant que je ne sois directeur général étaient perçues comme une entreprise coloniale. Tous les postes de responsabilité étaient occupés par des expatriés. Cette image a disparu aujourd’hui et je crois que l’entreprise fait désormais partie du patrimoine national. Ma plus grande fierté est d’avoir fait en sorte que les gens voient la réalité.

Le Cameroun a besoin de cette entreprise qui contribue à son développement. Elle a sa place dans l’économie nationale; et doit être aidée et protégée. La deuxième fierté qui complète la première est la montée en puissance des compétences camerounaises. Des 66 expatriés qui occupaient des postes de responsabilité l’époque, il n’en reste qu’une dizaine alors que l’encadrement a beaucoup augmenté. Toutes les usines sont dirigées par des Camerounais. Il en est de même du commercial.

Et l’école de football des Brasseries du Cameroun?
Evidemment! En 1989, avec feu le ministre Joseph Fofé! C’était la première expérience du genre au Cameroun et une belle initiative au regard de ce qu’elle a produit comme sportifs de haut niveau.

Qu’auriez-vous aimé réaliser que vous n’avez pas réussi?
(Hésitation). L’essentiel est sur les rails. Ce que j’aurais quand même aimé faire est de mettre plus de femmes dans le top management de ces entreprises. Dans les cadres dirigeants du groupe, nous n’avons que sept femmes. C’est 15% et certains diront que ce n’est pas mal. Mais d’autres penseront que c’est insuffisant et je suis de leur avis. Mon souhait aurait été de porter ce taux au tiers, c’est-à-dire 33%. Je crois fermement que les femmes ont leur place dans ce pays et il faut la leur donner. Il y a donc un programme à mettre en place afin qu’elles aussi montent en compétence.

Que ressentez-vous quand la presse réduit votre bilan à la présidence du Gicam à la construction de l’immeuble-siège?
Si on devait classer ce que je considère comme actions fortes au Gicam, ce serait la dernière. La première e mon sens serait l’institutionnalisation du dialogue secteur public-secteur privé. Aujourd’hui, le secteur privé est vraiment considéré comme un partenaire, à tel point que lorsque le chef de l’Etat se déplace, les patrons des principaux syndicats patronaux font partie de la délégation. C’est la plus grande bataille livrée. La seconde est le centre d’arbitrage du Gicam fonctionnant avec des arbitres présélectionnés, indépendants et qui, pour moi, est un grand pas en avant pour les affaires. Enfin le siège qui n’est que la face visible.

En 1997, vous faites partie de l’équipe des experts qui accompagnent le Ministre de l’Economie et des Finances Washington pour jeter les bases de la série de programmes qui débouchera sur l’atteinte du point de décision en 2000 et du point d’achèvement en 2006. Qu’est-ce qui se passe là-bas?

Ce fut un concours de circonstances profitables au Gicam. Lorsqu’Edouard Akame Mfoumou était Ministre des Finances, après avoir dirigé la Bicic, il comprenait parfaitement l’importance du secteur privé et l’utilisait judicieusement lors des négociations avec le FMI. Car il savait qu’on pouvait protester vigoureusement contre une mesure du Fonds là où les fonctionnaires ne le pouvaient pas. C’est ainsi que le Cameroun a commencé à négocier des programmes soutenables, ce qui n’était pas le cas auparavant. A cette date, nous avons été associés aux négociations à Washington. Les discussions furent âpres mais nos interlocuteurs lâchaient sur des points touchant au secteur privé parce qu’ils avaient des interlocuteurs valables en face.

Vous aviez continué de siéger au Comité Fal après votre départ…
J’ai été à l’origine de la mise en place du Guichet unique et après, du Comité Fal. En tant que président du Gicam, j’ai présidé le Comité Fal ès qualité. A la fin de mon mandat au Gicam, avec Olivier Behle qui me remplaçait, nous avons convenu d’un calendrier de passation et j’en suis parti.

A propos d’Ecobank, est-ce le retour de l’accalmie?
Le conseil d’administration travaille afin qu’on revienne le plus rapidement possible à la normale. Toutes les parties sont au moins d’accord sur un point: Ecobank est un élément de fierté pour l’Afrique et tout le monde doit tout faire pour le consolider. Nous sommes dans une transition difficile comme cela peut arriver à n’importe quelle organisation. Le conseil d’administration examine toutes les options pour le retour à la sérénité.

Comment avez-vous vécu la succession à Chanas Assurances?
Nous sommes aussi en présence d’une crise conjoncturelle. C’est quand même la première entreprise du secteur des assurances au Cameroun. Une déstabilisation de Chanas peut avoir des répercussions sur tout le secteur. C’est une bonne initiative de ramener le calme dans la maison et il faut rendre hommage à une femme remarquable. Jacqueline Casalegno a une excellente maîtrise de son métier et est une vraie professionnelle. Cette crise est due au fait qu’elle n’a pas préparé la relève à temps. Ce n’est pas toujours évident de préparer une relève répondant à vos attentes.

De quoi retournent Routd’Af (Routes d’Afrique), l’un des projets auxquels vous vous consacrerez après votre départ de la direction générale des Brasseries du Cameroun?
Comme son nom l’indique, il s’agit de construire des routes de qualité pour l’Afrique. C’est une entreprise de construction d’infrastructures routières avec ce que cela entraîne comme ouvrages d’art, terrassements, etc. Routd’Af est en phase d’acquisition du matériel de travaux publics qui sera sur parc début janvier 2014. Elle sera donc opérationnelle au premier trimestre 2014.

Qu’est-ce qui vous oriente vers le domaine des infrastructures routières?
Dans la vie, on évolue par la passion et la raison. La passion tient au fait qu’après l’Ecole Polytechnique, j’aurais pu faire une école d’application, l’Ecole des ponts et chaussées. C’était mon deuxième choix si la banque ne m’avait pas attiré. J’ai donc une attirance naturelle pour ce secteur. Côté raison, mon obsession durant ma présidence du Gicam était les infrastructures qui sont â la base de tout développement. Si nous n’avons pas un véritable réseau d’infrastructures, l’émergence n’arrivera pas.

Routd’Af est-il le seul projet dans le pipe?
Oui, en tant que projet industriel. Mais il y a d’autres projets personnels parmi lesquels le partage d’expériences avec les étudiants comme la conférence que j’ai faite à l’Université des Montagnes. Je compte multiplier l’expérience avec les universités. Le coaching des jeunes dirigeants d’entreprises m’intéresse également. La formation est primordiale pour moi.

La presse vous pressent depuis des années dans le gouvernement….
On ne sert pas seulement son pays en entrant au gouvernement. Des artistes comme Manu Dibango, des sportifs comme Milla ou Eto’o font énormément pour la promotion du Cameroun. Il ne faut pas la limiter par l’entrée au gouvernement. A titre personnel, je ne crois pas à la compétence universelle. Ce qu’il nous faut c’est que chacun dans son domaine de responsabilité fasse ce qu’il y a à faire et vous verrez le changement s’opérer. Je suis un mathématicien et un ingénieur de formation. La logique politique et celle mathématicienne ne font pas toujours bon ménage. La seconde s’applique beaucoup plus à ce qui a trait à la gestion du secteur privé. L’histoire montre que de brillants capitaines d’industrie ont été de piètres membres du gouvernement.

Quels sont vos modèles?
Ceux qui se battent pour réussir. Parce qu’il est important que chacun prenne son destin en main. Et ce n’est pas un déni de chance que je fais. De la chance, Thomas Jefferson disait: «J’ai rencontré la chance, plus je travaille plus elle me sourit». J’ai de l’admiration pour des gens hors de portée pour moi. Barack Obama par exemple a pris son destin en main et s’est battu pour atteindre son objectif. Il y a de grands capitaines d’industrie que je pourrais citer. Les Brasseries ont eu la chance d’être reprises par Monsieur, Castel et cet homme Par son travail et son amour de l’Afrique a réussi à monter un groupe puissant.

Après un tel parcours, à quoi aspire-t-on encore?
Continuer à servir. Voir que ce que vous avez réalisé améliore le quotidien de tout le monde est ce qui fait vibrer un homme. Si je voulais vivre dans un petit cocon avec ma femme et mes enfants, j’ai de quoi faire. Mais, ce qui me ferait actuellement plaisir est de savoir que la route qui va aller demain de Douala à Loum a été faite par Routes d’Afrique ou que tel jeune à la tête d’une entreprise employant une centaine, de personnes a bénéficié de mon expérience pour y parvenir. C’est plus cette envie de faire en sorte que vous rendiez la vie meilleure autour de vous et susciter le développement personnel des autres qui vous donne l’impression d’être utile.

Vos enfants sont-ils sur les traces de leur père?
Sur ce plan, ma philosophie rejoint celle de mon père: aider les enfants à être les meilleurs dans ce qu’ils veulent faire. C’est frustrant d’amener les enfants à embrasser absolument la profession paternelle. Je pense que mes enfants ont réussi à être les meilleurs dans leurs domaines. C’est pour moi le plus important.

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